Le christianisme comme régime de vérité chez Michel Foucault : les enjeux anthropologiques, éthiques et politiques
Auteur / Autrice : | Claude Nsal'Onanongo Omelenge |
Direction : | Éric Marquer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 27/10/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Büttgen |
Rapporteur / Rapporteuse : Judith Revel, Vincent Delecroix |
Mots clés
Résumé
Cette thèse déploie ses harmoniques au sein du paradigme de ce que les philosophes, les politistes, les sociologues, les théologiens et les historiens des religions appellent « Michel Foucault et le christianisme ». Se fondant essentiellement sur Du gouvernement des vivants, elle comprend le christianisme comme un régime de vérité, et explique d’une part le lien entre subjectivité et vérité en régime chrétien. Elle démontre d’autre part le rapport qui existe entre les pratiques du dire-vrai, l’histoire politique des techniques de gouvernement des individus, les formes de subjectivation, en particulier dans l’éthique sexuelle chrétienne. Après l’analyse des pratiques chrétiennes institutionnalisées comme le baptême, la pénitence et la direction de conscience, elle tente de mettre aux prises la pensée de Michel Foucault avec certains gestes philosophiques du XVIIème siècle (John Locke et Pierre Bayle) et d’autres de l’époque contemporaine (Charles Taylor et Michael Walzer), à partir du concept de la « tolérance » que le philosophe français aurait négligé. Ce concept de tolérance ouvre une véritable réflexion sur la « place de l’autre » au sein des sociétés modernes multiculturalistes. En raison de ce multiculturalisme, devenu un fait insurmontable, cette thèse fait la réception de la pensée de Michel Foucault dans un contexte congolais de crise, à partir de la notion de l’« éthique de subjectivation collective ». Enfin, à l’aune de l’« apocalypse du politique », cette thèse tente enfin de dégager le lien entre christianisme et politique, à partir de l’engagement sociopolitique des évêques catholiques en RD Congo. D’où les conclusions suivantes : d’une part, en Occident comme en RD Congo, le christianisme a exercé, au travers de ses pratiques et de ses institutions, une véritable influence dans la constitution des individus et de leurs sociétés. En RD Congo, d’autre part, l’éthique de la vérité ne saurait gommer l’éthique de la responsabilité.