Thèse soutenue

Rousseau, le dernier bon sauvage ou l’âme de la République

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Auteur / Autrice : Abir Taha-Audi
Direction : Éric Marquer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/05/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christophe Miqueu, Géraldine Lepan, Bertrand Binoche
Rapporteur / Rapporteuse : Géraldine Lepan

Résumé

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Qu’il s’agisse de confessions, de rêveries, de théorie politique, de traité d’éducation ou encore de critique de la culture, les œuvres de Jean-Jacques Rousseau nous montrent que la vie et la pensée du philosophe genevois sont inextricablement liées. En effet, on ne peut séparer Rousseau le rêveur, promeneur solitaire et romantique, du Rousseau père de la Révolution française et de ses idéaux républicains de liberté, d’égalité et de fraternité. Ses valeurs humanistes universelles forgèrent sa pensée politique qu’il légua à nos démocraties modernes. En ce sens, Rousseau incarne l’âme de la République, et nous sommes tous ses héritiers. Malheureusement, on pourrait penser que notre monde moderne correspond davantage au tableau pessimiste qu’en a dressé Hobbes, qu’à la vision idéaliste et innocente de Rousseau. La cupidité, la compétitivité maladive, l’ambition destructrice, l’égoïsme mesquin, la guerre de tous contre tous dans sa version libérale lockéenne plutôt qu’hobbesienne : tous ces éléments, caractéristiques de l’ère néo-libérale, nous montrent que nous sommes encore loin de l’idéal républicain de sociétés composées de citoyens libres et égaux où règne l’État de droit, c’est-à-dire l’État moral prônant et défendant la justice universelle. En effet, liberté et justice ne vont malheureusement pas toujours de pair ; or, sans justice, peut-il y avoir de véritable liberté ? D’où l’importance d’un réexamen de la pensée de Rousseau, afin de voir si l’on peut trouver dans son œuvre des outils pour critiquer le libéralisme, et un modèle pour les formes contemporaines de républicanisme, qui voient dans l’État de droit la condition de la justice et de la lutte contre les inégalités. Nous nous proposons donc dans ce travail de démontrer l’actualité de la pensée de Rousseau et d’analyser la crise de la modernité à travers une critique rousseauiste du libéralisme. Nous démontrerons ensuite que la philosophie politique de Rousseau – et notamment son idéal républicain – constitue une troisième voie, un juste milieu entre libéralisme et socialisme : le républicanisme humaniste, qui va au-delà des clivages politiques et de l’opposition entre droite et gauche, pour constituer une théorie pour tous les citoyens.