Thèse soutenue

Wittgenstein et les limites du langage : une question platonicienne

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Auteur / Autrice : Cedric Mouriès
Direction : Jocelyn Benoist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 04/07/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jocelyn Benoist, Jean-Philippe Narboux, Laurent Lavaud, Dimitri El Murr, Layla Raïd

Résumé

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Le problème des limites du langage constitue la démarche de Wittgenstein comme celle de Platon. Saisir ce problème comme question platonicienne permet de réévaluer l’apport de ces auteurs quant au langage, mais aussi la nature de la philosophie. Nous montrons d’abord que Wittgenstein est un lecteur de Platon. Wittgenstein estime que Platon est préoccupé par les mêmes problèmes que lui, au point d’en faire un de ses interlocuteurs. Puis nous nous intéressons aux modes d’écriture de ces auteurs, qui présentent des fortes affinités. Si le problème des limites du langage détermine la pratique de Platon et Wittgenstein, alors un tel problème doit être visible dans leur manière d’écrire. C’est pourquoi, à travers ce que nous théorisons comme rhétorique philosophique, nous étudions les procédés stylistiques de Platon et Wittgenstein, pour démontrer leur valeur conceptuelle. Ces procédés relèvent de trois dispositifs : ironiste, dialogique et analogique. La parenté entre les deux auteurs est philosophiquement significative : elle montre l’importance chez eux d’une même question, celle des limites du langage. Enfin, leur affinité se manifeste à travers leurs considérations consacrées au langage. Il est ainsi possible de redéployer à partir de Platon l’itinéraire qui conduit Wittgenstein du Tractatus aux Recherches philosophiques. Loin de tout dogmatisme et de tout relativisme, le dialogue que nous reconstituons ici fait apparaître une voie moyenne, où nature et convention s’articulent de façon subtile pour donner forme à une conception du langage qui est la seule à véritablement satisfaire une exigence réaliste en philosophie.