Thèse soutenue

Irrésistible progrès ? : essayistes-philosophes au cœur de la querelle du machinisme dans la France de l’entre-deux-guerres

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Auteur / Autrice : Quentin Hardy
Direction : Bernadette Bensaude-Vincent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 24/01/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'étude des techniques, des connaissances et des pratiques (Paris ; 1989-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Bonneuil
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Bensaude-Vincent, Emmanuelle Loyer, Frédéric Fruteau de Laclos, Laurent Jeanpierre

Résumé

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Fondée sur un corpus d’essayistes-philosophes français des années 1930, cette thèse est une contribution à l’histoire des critiques du progrès au XXe siècle. Elle montre que le machinisme, cible principale des critiques, est promu comme une catégorie légitime pour penser le monde contemporain, qui oblige à élargir le champ de la philosophie. Aux yeux de ces essayistes, la philosophie doit partir des contingences historiques et des hommes concrets pour penser le tragique de/dans l’ordinaire. Ces auteurs marginalisés enrichissent le diagnostic sur la modernité industrielle, le capitalisme et le soviétisme en les examinant sous l’angle du productivisme. Soucieux de comprendre les spécificités idéologiques de l’entre-deux-guerres et de mieux situer les contours de la controverse sur le machinisme, cette thèse propose un tour d’horizon des discours sur la modernité de cette époque. La « Machine » devient le lieu d’une explication entre plusieurs auteurs sur le sens de la modernité industrielle. D’où une tension entre l’impératif de rationalisation associé au productivisme et la dénonciation de ce qui est perçu comme un ordre hétéronome, dépossédant les individus et les sociétés de leurs devenirs propres. Après avoir dégagé les enjeux des discours sur la modernisation, nous distinguons deux types de critiques : une critique spiritualiste et une critique socio politique de la société industrielle où capitalisme et soviétisme se rejoignent dans leur élan productiviste. Si tous les auteurs considérés s’élèvent contre la philosophie de l’histoire dominante et sa promesse d’un progrès linéaire, certains essayistes-philosophes invitent à penser une histoire désorientée, ouverte à une transformation révolutionnaire.