Le syndicalisme à l'épreuve des nouveaux bassins d'emploi : la CGT à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (1966-aujourd'hui)

The CGT at Roissy-Charles de Gaulle airport (1966-present)

• Auteur / Autrice : Guillaume Trousset
• Direction : Michel Pigenet
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance le 14/12/2022
• Etablissement(s) : Paris 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
• Jury : Président / Présidente : Danielle Tartakowsky
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michel Pigenet, Emmanuel Bellanger, Xavier Vigna
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Béroud, Nathalie Ponsard

Mots clés

Mots clés contrôlés

Aéroport Charles de Gaulle

Confédération générale du travail (France)

Syndicats -- Sections locales

Syndicalisme

Mots clés libres

Travail

Syndicalisme

Histoire

CGT

Labour

Trade unions

History

CGT

Résumé

Cette recherche se concentre sur les discours et les pratiques syndicales contemporaines du milieu des années 1960 jusqu'à nos jours. Il s'agit de comprendre la manière dont le syndicalisme, et la CGT en particulier, s'est approprié le plus grand bassin d'emplois en France, l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Dans un contexte de désindustrialisation et de déclin des organisations syndicales, la CGT s'est attachée à investir ce lieu de travail avec la volonté d'adapter, voire de renouveler, ses pratiques ainsi que son audience auprès de nouvelles couches de salarié(e)s. Revendiquant 5000 adhérents dans les années 2010, l'Union locale CGT de Roissy est devenue celle qui compte le plus d'adhérent(e)s CGT en France. L'étude des organisations syndicales qui lui sont liées, sur environ cinq décennies, conduit à mettre l'accent sur la dimension géographique de leurs actions afin de percevoir comment un espace de travail construit ex nihilo s'est transformé en territoire syndical. L'importance économique, politique et sociale de l'aéroport en fait un territoire disputé dont les syndicats représentent des acteurs de premier plan. La présence de l'État et d'une organisation économique en réseau pousse à prendre en compte différentes échelles d'analyse afin de montrer comment ce syndicalisme dépasse les frontières aéroportuaires. Ces échelles illustrent également la perméabilité de l'action syndicale aux rythmes politiques, économiques et sociaux. L'analyse des différentes temporalités, associées à la prise en compte des différents niveaux de territoires, esquisse la manière dont la CGT a tenté, et tente, de prendre en compte l'évolution du travail dans une perspective plus large de mutations socio-économiques.

This research focuses on contemporary trade union discourses and practices from the mid-1960s to the present. The aim is to understand how trade unionism, and the CGT in particular, appropriated the largest employment area in France, Roissy-Charles de Gaulle airport. In a context of deindustrialization and decline of trade union organizations, the CGT has endeavored to invest this workplace with the will to adapt, even renew, its practices as well as its audience with new layers of employees. Claiming 5,000 members in the 2010s, the local CGT union of Roissy has become the one with the most CGT members in France. The study of the trade union organizations linked to it, over about five decades, leads us to emphasize the geographical dimension of their actions in order to perceive how a work place built ex nihilo was transformed into a trade union territory. The economic, political and social importance of the airport makes it a disputed territory in which the unions are key players. The presence of the state and a networked economic organization leads us to consider different scales of analysis in order to show how this unionism goes beyond the airport's borders. These scales also illustrate the permeability of union action to political, economic and social rhythms. The analysis of the different temporalities, associated with the consideration of the different levels of territories, outlines the way in which the CGT has tried, and is trying, to take into account the evolution of work in a broader perspective of socio-economic change.