Thèse soutenue

Maintenir l'ordre impérial en métropole : le service de contrôle et d'assistance en France des indigènes des colonies (1915-1945)

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Auteur / Autrice : Vincent Bollenot
Direction : Pierre Singaravélou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 26/11/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Marc-Olivier Baruch
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Singaravélou, Marc-Olivier Baruch, Emmanuelle Sibeud, Silyane Larcher, Emmanuel Blanchard, Jennifer Anne Boittin
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc-Olivier Baruch, Emmanuelle Sibeud

Résumé

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En 1923, un Service de contrôle et d’assistance des indigènes des Colonies en France (CAI) est institué à la direction des Affaires politiques du ministère des Colonies. Sa mission est de surveiller les originaires des territoires sous domination, dont la présence en métropole est constituée à la fin des années 1910 comme un problème public. Puisant ses racines dans la surveillance de l’immigration impériale organisée pendant la Première Guerre mondiale, le service prolonge son activité jusqu’à 1944, occupant une place centrale dans le champ du contrôle des indigènes en France. Au quotidien, il informe les autorités françaises de l’activité politique des indigènes, protégés ou présumés tels, faisant de la surveillance l’une des caractéristiques du stigmate impérial en France. Le personnel du CAI se compose de policiers ayant exercé dans les services de Sûreté coloniaux. En métropole, ils réinvestissent des capitaux professionnels et sociaux acquis outremer. Ces acteurs, par leurs pratiques et routines professionnelles, permettent au service de s’autonomiser du champ politique. Ce faisant, le CAI peut déterminer lui-même de façon discrétionnaire le périmètre de sa surveillance. Les surveillés déploient, de leur côté, des stratégies multiples d’évitement et de résistance, obligeant le service à des adaptations. À l’intersection du service et des surveillés, les indicateurs du CAI jouent un rôle clef. Ils entrent au service de renseignement dans l’espoir de gains matériels et symboliques censés leur permettre de s’extraire d’une situation insatisfaisante. Mais ce travail particulier a davantage d’effets destructeurs que libérateurs. Maintenus dans une relative précarité, épiés tant par leurs camarades que par le service lui-même, ils en viennent souvent à des ruptures violentes avec le CAI.