D'une domination à l'autre : pouvoirs, écrits et communautés urbaines (Provence orientale, fin XIIe- milieu XVe siècle)
Auteur / Autrice : | Florie Varitille-Sevat |
Direction : | Olivier Mattéoni, Laurent Ripart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Rosa Maria Dessì |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Mattéoni, Laurent Ripart, Rosa Maria Dessì, Thierry Pécout, Guido Castelnuovo, Isabella Lazzarini | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Pécout, Guido Castelnuovo |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse entend apporter un nouvel éclairage sur les dominations qui jalonnent l’histoire politique de la Provence orientale entre la fin du XIIe et le milieu du XVe siècle. Cet espace connut en effet trois tutelles distinctes : une première, génoise, établie entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, reposait sur le gouvernement niçois alors de type consularopodestarile. Mise à mal en 1229 par Raymond Bérenger V, cette domination ligure fut remplacée par celle de ce comte de Provence qui reprit en main les grandes villes. Cette tutelle provençale perdura sur la région jusqu’en 1385-1388, années de la conquête par les Savoyards du territoire allant de Vinadio à Nice en passant par Barcelonnette. L’étude appliquée sur la longue durée ambitionne de comparer les modalités de tutelle et les réactions des gouvernés. Ces derniers connurent en effet trois dominations très différentes, mais qui s’appuyèrent toutes sur les gouvernements des centres urbains. L’analyse plus spécifique des conseils communaux niçois a permis de mettre à jour la complémentarité institutionnelle entre les administrations de tutelle et celles de la ville dans le contrôle des populations et des territoires, constatation valable pour les trois dominations. Cette collaboration à des fins de gouvernement peut être plus spécifiquement abordée par la documentation produite sous les principats des Angevins, comtes de Provence, et des Savoyards. Une attention particulière est portée aux pratiques de l’écrit des officiers princiers, centraux et locaux, et des membres des institutions communales. Elle a permis de démontrer l’énoncé de discours propres aux dominants, afin de déclarer leurs droits sur les personnes et sur les terres. Cette affirmation de l’autorité par l’écriture a été analysée puis déconstruite afin de déceler les actions mises en place par les gouvernés pour infléchir la domination. Ces derniers ont usé de nombreux moyens pour y parvenir et ont d’abord cherché à investir les institutions pour négocier avec les pouvoirs princiers, notamment par le biais des assemblées, des requêtes et des plaintes auprès des autorités. Cependant, leurs démarches étaient toujours soumises au contrôle des institutions communales et princières, qui jugeaient de leur légitimité. Ce regard des dominants sur les actions des gouvernés pouvait amener à une condamnation des actes qui remettaient en cause leur autorité. Dans certains cas, les populations usaient finalement de la force, pour rendre plus viable une tutelle, en s’attaquant à ses représentants les officiers, pour renverser l’ordre établi par la rébellion.