Thèse soutenue

La stratification des migrants chinois de l'intérieur au service de la croissance urbaine et économique : les processus différenciés d'ancrage résidentiel à Zhuhai au prisme de l'informalité

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Auteur / Autrice : Cinzia Losavio
Direction : Natacha Aveline-Dubach
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie. Aménagement
Date : Soutenance le 09/11/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géographie-cités (Paris ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Claude Driant
Examinateurs / Examinatrices : Natacha Aveline-Dubach, Sébastien Jacquot, Simeng Wang
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Guiheux, Laurence Roulleau-Berger

Résumé

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Cette thèse traite de l’ancrage résidentiel des migrants chinois de l’intérieur au sein de leur processus d’intégration en ville. Compte tenu de la centralité du marché immobilier résidentiel dans les stratégies de croissance de « l’État développeur » chinois et des fonctions économiques et symboliques que l’habitat recouvre pour les sociétés urbaines, le prisme de l’ancrage résidentiel apparaît comme une entrée incontournable pour explorer la manière dont les migrants de l’intérieur participent à la reconfiguration socio-spatiale de l’espace urbain. À la croisée entre la géographie humaine, la géographie urbaine et la sociologie politique, cette thèse prend pour étude de cas la ville de Zhuhai (Guangdong), où une enquête de terrain a été menée pendant 2 ans. La méthodologie a recouru à l’observation participante, à l’enquête ethnographique, aux entretiens semi-directifs ainsi qu’à l’analyse des politiques publiques. Plus de 140 personnes ont été interrogées, dont 128 migrants, une dizaine de fonctionnaires, des instances parapubliques, des promoteurs publics et des petits propriétaires. L’analyse a porté sur les modalités à la fois formelles et informelles des processus d’intégration urbaine au travers d’un cadre conceptuel basé sur une « approche intégrée de l’informalité ». Les résultats mettent en lumière un modèle d’intégration sélectif et hautement compétitif. Ce modèle, qui renforce la différenciation socio-spatiale de l’espace urbain, produit des interstices d’informalité dans lesquels les migrants les plus faiblement qualifiés élaborent leurs propres stratégies résidentielles et d’intégration urbaine, accédant parfois, bien que de manière informelle, à la propriété.