Thèse soutenue

Vivacité, présence, éternité : décor et illusion dans les églises de Paris et des environs (1622-1793)

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Auteur / Autrice : Émilie Chedeville
Direction : Étienne Jollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 24/09/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Cousinié
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Jollet, Christine Gouzi, Isabelle Brian
Rapporteurs / Rapporteuses : Ralph Dekoninck

Résumé

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Cette thèse étudie le rôle de l’illusion de présence dans les pratiques dévotionnelles de la seconde modernité en France à partir d’une dizaine de décors ecclésiaux. Ceux-ci sont caractérisés à la fois par une configuration spatiale ouverte, que l’on a appelée une structure « invitatoire », qui configure et ainsi conforme le spectateur à l’événement représenté, et par des sujets narratifs aptes à se fondre dans ce mode événementiel, principalement des théophanies. Il revient au spectateur d’accepter l’écart entre la vérité et la représentation, et de combler cet écart par un sentiment religieux. C’est en définitive la part de lui-même que le spectateur accepte d’investir affectivement dans le décor qui rend l’illusion effective et qui transforme les événements représentés en événements de présence, vifs et présents. L’illusion permet, en se fondant sur le paradigme liturgique, de mêler les temporalités divines et humaines, pour donner aux épiphanies visuelles une validité éternelle. Ainsi les décors peuvent-ils, à cause de cette surenchère temporelle garante d’un efficace, prendre une réelle connotation politique pour mieux justifier les fondements des groupes sur une validité divine. Cependant, à trop rechercher l’efficace de cet effet d’illusion, ces décors en arrivent à un évidement du sens spirituel qui autrefois les caractérisait, le sens s’échappe de la figure religieuse, au profit d’impressions abstraites. On en arrive en définitive à une désincarnation du décor, indice de la mutation de la foi en croyance.