Thèse soutenue

Le fantastique français : histoire de la construction du genre par l'image

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Auteur / Autrice : Cathleen Robitaille
Direction : Pierre Wat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 16/02/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Pernoud
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Wat, Valérie Sueur-Hermel
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Mellier, Ségolène Le Men

Résumé

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Le genre fantastique se déploie en France à partir des années 1830. Dès son introduction, le problème de sa définition occupe la critique. Cette littérature semble résister à la caractérisation par les mots. Pour déterminer le genre, les littérateurs font appel à des figures qui deviennent, peu à peu, synonymes du fantastique. La glose investit E. T. A. Hoffmann et Edgar Poe en en faisant les auteurs hégémoniques et indétrônables du genre. Ils sont alors une parade à la définition, leurs œuvres fixant le fantastique. Toutefois, cette esquive engendre plusieurs problèmes rhétoriques et critiques. D’une part les exemples ne sont pas des arguments, d’autre part ils éclipsent des formes de littérature du surnaturel pré-hoffmanniennes qui donnent lieu à des oublis historiographiques. L’écrit développe une difficulté à saisir et à unifier un genre si disparate. En revanche l’image, et notamment les illustrations qui accompagnent les récits, construit une identité graphique du fantastique qui pallie les manquements de la critique littéraire. La gravure use d’une iconographie préexistante et traditionnelle liée à l’extraordinaire pour mettre en image le genre. Néanmoins, les motifs ne conviennent pas systématiquement à ces écrits novateurs. Les artistes doivent alors se détacher des carcans habituels de la représentation pour figurer un univers qui échappe aux lois de la nature et donc de la composition. La combinaison de l’itération des figures à leur lent dévoiement modèle l’unité visuelle du fantastique.