Le sommeil des Lumières (1699-1789)
Auteur / Autrice : | Florence Fesneau |
Direction : | Étienne Jollet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 12/02/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Christophe Martin |
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Jollet, Guillaume Faroult | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Susanna Caviglia-Brunel, Martial Guédron |
Mots clés
Résumé
Si la déesse vénusienne endormie au sein de la nature s’impose immédiatement à l’esprit quand il s’agit d’évoquer l’image du sommeil, elle ne saurait rendre compte de la richesse du sujet. Au travers de ses productions artistiques - peintures, sculptures mais aussi gravures – le XVIIIe siècle français permet de conduire, sur le sommeil, une enquête d’autant plus passionnante que la philosophie sensualiste invite à poser un regard nouveau sur le corps qui dort. Devant celui-ci, le satyre se transforme en un voyeur libertin qui pénètre dans les boudoirs et les chambres. Ce voyeur questionne - de manière moqueuse, voire irrévérencieuse - le respect des règles de bienséance tout en mettant en relief les exigences d’une société hédoniste qui préfère gazer les images de viol et de meurtre. Plus encore, la représentation du sommeil permet de rendre compte de la formation de nouvelles mythologies profanes qui s’intéressent au sommeil des petites gens et promeuvent les nouvelles valeurs bourgeoises d’une famille rassemblée autour du nouveau-né. Elle est aussi un moyen d’interroger l’identité du dormeur tout autant que la place du spectateur tandis que se forme l’opinion publique et que naît la critique d’art. Dans le face à face contemplatif entre regardant et regardé, s’instaure les prémisses d’une réflexion sur l’autonomie de l’œuvre, cet objet endormi que le regard éveille. Ultimement, la représentation de cet état énigmatique qu’est le sommeil conduit à la reconnaissance de l’importance des rêves dans la construction du rapport de l’individu au monde.