De la tombe à la châsse : commémorer les dames et célébrer les saintes à l'époque romane (XIe - XIIe siècles)
Auteur / Autrice : | Fabien Aguglia |
Direction : | Philippe Plagnieux, Cécile Treffort |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 05/02/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Brigitte Boissavit-Camus |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Plagnieux, Cécile Treffort, Michel Lauwers | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Andrault-Schmitt, Emmanuelle Santinelli |
Mots clés
Résumé
Au tournant des XIe et XIIe siècles, au sein d’une société dominée par les princes et les prélats, les sources écrites, essentiellement dues à la main des clercs, sont peu disertes au sujet des femmes. Cependant, les monuments funéraires des grandes dames de l’aristocratie et des saintes n’ont rien à envier à ceux de leurs homologues masculins. On relève particulièrement le cas des fondatrices : qu’il s’agisse d’épouses associées à leur mari, ou assumant seule le rôle de figure tutélaire, elles font l’objet d’une commémoration à part qui se manifeste pleinement dans la réalisation de tombeaux d’exception. Le cas des reines est particulièrement significatif. Ces dernières voient leur monument se doter de leur effigie au XIIe siècle, comme Adélaïde de Savoie († 1154), à une période où seuls de rares abbés et quelques grands princes reçoivent pareil privilège, bien avant la diffusion du gisant dans l’art funéraire. C’est également chez les saintes que l’on trouve quelques exemples de monuments romans de facture exceptionnelle conservés jusqu’à nous, tels que la châsse de pierre de sainte Magnance ou le cénotaphe de sainte Pharaïlde. Ces œuvres sculptées de grande qualité soulignent la considération dont jouissent ces dames « hors du commun », loin du « mâle Moyen Âge » que l’on associe encore trop systématiquement à l’époque où fleurit l’art roman.