Thèse soutenue

André L.-A. Vincent et la productivité globale des facteurs : de l'analyse à la mise en pratique (France, années 1930 - années 1970)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hélène Bénistand
Direction : Ariane Dupont-KiefferLaure Quennouëlle-Corre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Économie
Date : Soutenance le 13/05/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Carine Staropoli
Examinateurs / Examinatrices : Ariane Dupont-Kieffer, Laure Quennouëlle-Corre, Ivo Maes, Olivier Dard, Régis Boulat
Rapporteurs / Rapporteuses : Ivo Maes, Olivier Dard

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse vise à étudier l’émergence puis l’application de la productivité globale des facteurs (PGF) comme outil opérationnel d’organisation économique en France. Elle interroge le passage d’une approche analytique, au développement d’un outil puis à son application. Elle s’appuie sur les travaux d’André L.-A. Vincent qui publie, entre les années 1930 et les années 1970 des écrits sur la productivité, puis la PGF, et son rôle dans l’organisation économique. Nous montrons d’abord comment Vincent fait de la productivité le guide de l’organisation économique, à l’échelle de l’entreprise comme à celle de la nation (Vincent, 1941). Nous inscrivons Vincent dans le contexte intellectuel des années 1930, marqué par le néolibéralisme, le corporatisme et des organisations, comme le Comité national de l’organisation française. Nous proposons alors un premier examen du rôle donné à la productivité dans l’organisation économique du fait de la transposition de l’organisation scientifique du travail de l’entreprise vers l’échelle nationale. Il conclut que là où l’entreprise doit maximiser la productivité en nature, l’État doit maximiser la productivité sociale, soit la maximisation de la productivité en nature associée à la poursuite d’objectifs sociaux. C’est dans la continuité de cette première approche analytique que vont s’inscrire les articles qu’il publie alors qu’il est à l’INSEE et qui traitent de la PGF comme outil d’organisation économique. Nous interrogeons alors le passage de la productivité sociale, définie par Vincent dans son ouvrage de 1941, à la PGF. Plus précisément, nous étudions comment Vincent légitime la PGF comme instrument de détermination d’un optimum pratique en critiquant le rendement social de Maurice Allais, présenté comme théorie de l’optimum théorique en ce qu’il n’est pas mesurable. Enfin, nous examinons le passage de la définition d’un outil à son application. Ainsi, le passage de la PGF en indice aux surplus de PGF permet d’interroger les difficultés qui peuvent être liées à la mise en place d’un outil. Vincent, le Centre d’étude des revenus et des coûts et Électricité de France sont aux prises avec l’application de la PGF. Mais quelles méthodes préconisent-ils ? Pour quels objectifs ? Avec quels résultats ? À ces interrogations succède une analyse de l’usage de la PGF à EDF dans les années 1960. Il s’agit de lier l’évolution des salaires à celle de la productivité afin de justifier des hausses de salaire auprès de la tutelle étatique, qui exerce un fort contrôle du fait des pics inflationnistes.