Gouverner l'océan : les acteurs non étatiques dans la gestion mondiale de la surpêche
Auteur / Autrice : | Valérie Le Brenne |
Direction : | Josepha Laroche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science Politique |
Date : | Soutenance le 06/07/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Jacques Roche |
Examinateurs / Examinatrices : Josepha Laroche | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Charillon, Kevin Parthenay |
Résumé
Selon la FAO, plus de 30% des stocks mondiaux de poissons sont actuellement surexploités. C’est trois fois plus que dans les années 1970. Or, ces tendances sont d’ores et déjà aggravées par le changement climatique. À moyen terme, des modifications substantielles d’abondance et de répartition des espèces risquent non seulement d’avoir des répercussions graves en termes de sécurité alimentaire, mais aussi de générer de nouvelles conflictualités pour l’accès à ces ressources sauvages. Formulé pour la première fois en 1854 par le scientifique écossais John Cleghorn – soit douze ans avant que le mot écologie ne soit introduit par le biologiste allemand Ernst Haeckel –, le problème de la surpêche n’a véritablement commencé à attirer l’attention internationale qu’à partir des années 1990. S’il a, jusque-là, été éclipsé par des questions environnementales plus immédiates – à l’instar du spectaculaire trou dans la couche d’ozone –, il convient cependant de s’interroger sur les conditions d’émergence de ce risque dans la sphère politique et sur les réponses qui y sont apportées depuis. C’est à ces deux questions, intrinsèquement liées, que cette thèse tente d’apporter des réponses, en explorant plus particulièrement les interactions survenues entre les sphères scientifique et politique. À partir d’une immersion complète en ONG depuis 2015, ce travail formule en effet l’hypothèse que les savoirs ont joué un rôle prépondérant dans la trajectoire politique de ce problème environnemental. D’abord, du fait d’un changement dans l’échelle d’analyse, et, d’autre part, en raison d’un empowerment épistémique des acteurs impliqués dans les multiples processus politiques.