L'Etat "magnégné" : Imaginaires, pratiques et rapports à l'Etat à Mayotte

The « magnégné » State : Imaginaries, practices and relations to the government in Mayotte

• Auteur / Autrice : Clémentine Lehuger
• Direction : Delphine Dulong, Florence Brisset-Foucault
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science Politique
• Date : Soutenance le 06/09/2022
• Etablissement(s) : Paris 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) - Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
• Jury : Président / Présidente : Anne-Cécile Douillet
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Delphine Dulong, Florence Brisset-Foucault, Stéphanie Guyon
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Johanna Siméant-Germanos, Patrick Le Lidec

Mots clés

Mots clés contrôlés

France -- Collectivités d'outre-mer

Relations gouvernement central-collectivités locales

Politique publique

Mayotte

Institutions politiques

Mots clés libres

Etat local

Outre-mer

Elites politiques

Elites administratives

Vigilantisme

Citoyenneté

Autochtonie

Mobilités postcoloniales

Local political

Microcosm

Post-colonial

Résumé

La thèse étudie le champ politique local dans le département de Mayotte, en considérant ce microcosme insulaire comme un observatoire privilégié de l’État « au concret » aussi bien qu’idéalisé. En questionnant la dialectique centre-périphérie constitutive de la catégorie « outre-mer », que l’on retrouve dans les discours et les pratiques locales, cette thèse montre en effet comment l’État et ses agents se « réinventent » en outre-mer, à travers entre autres ce qui est souvent désigné sur place comme du « bricolage » (magnégné, en shimaoré). Attentive à l’histoire aussi bien qu’à ses usages politiques, la thèse décrit au moyen d’entretiens, d’observations et d’archives les différents rapports à l’État ainsi que les diverses formes de participation au gouvernement du territoire des agents de l’État métropolitain.es (préfecture, rectorat), de ses représentant.es loca.ux/les (élu.es et agents des collectivités territoriales), mais aussi de ses habitant.es (mahorais.es, « expatrié.es »). Elle analyse ainsi les luttes symboliques, sociales et politiques dans lesquelles l’État est pris à Mayotte, et via lesquelles il se déploie, proposant ainsi une redéfinition du gouvernement des marges en contexte post-colonial.

This thesis focuses on the local political field in the department of Mayotte, considering this island microcosm as a privileged observatory of the “concrete” as well as idealized government. By questioning the centre-periphery dialectic constitutive of the "overseas" category, which is found in local discourses and practices, this thesis indeed shows how the government and its agents "reinvent" themselves overseas through, among other things, what is often referred to locally as “tinkering” (magnégné, in Shimaoré). Attentive to history as well as to its political uses, this thesis describes through interviews, observations and archives the different relationships to the government as well as the various forms of participation in the territotial government of the agents, of the metropolitan State (prefecture, rectorate), of its local representatives (elected officials and agents of local authorities), but also of its inhabitants (Mahorais “expatriates. "). This thesis thus analyzes the symbolic, social and political struggles in which the state is caught in Mayotte, and through which it unfolds, thus proposing a redefinition of the government of the margins in a post-colonial context.