Des ordres négociés : légitimation du travail de police et formation quotidienne de l'État dans un quartier populaire du Malawi
Auteur / Autrice : | Paul Grassin |
Direction : | Johanna Siméant-Germanos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science Politique |
Date : | Soutenance le 05/09/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Mahaman Sanoussi Tidjani Alou |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Bierschenk, Florence Brisset-Foucault, Marielle Debos | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Fourchard, Fabien Jobard |
Résumé
Cette thèse montre que la formation de l’État dans un territoire – processus inconscient et contradictoire de vulgarisation du pouvoir étatique d’après B. Berman et J. Lonsdale – tient largement aux positions sociales de ses agent·es et aux conditions pratiques de leur cohabitation avec les groupes sociaux et autorités politiques qui l’habitent. Elle se base sur l’ethnographie symétrique des rapports quotidiens entre fonctionnaires de police, individus engagés dans des organisations de police communautaire et habitant·es d’un quartier populaire de la capitale économique du Malawi. L’analyse interroge les effets sur les rapports de pouvoir qui structurent l’arène policière locale d’une réforme de l’action policière fondée sur la doctrine du community policing. Le propos articule l’étude du travail de police avec celle de la fabrique des ordres public, social et politique. Il combine ainsi un regard sensible à l’analyse des pratiques et une attention à la production des hiérarchies sociales. Menée entre 2015 et 2019, l’ethnographie se double d’un travail d’archives qui permet de restituer l’histoire sociale de la rencontre entre institution policière et habitant·es du quartier et d’appréhender l’historicité des ordres étudiés. Naviguant à l’interface entre le policier et le civil, cette thèse contribue à la réflexion sur ce qui se joue à la frontière police étatique et vigilantisme, sans perdre de vue les rapports ordinaires à l’action policière des gouverné·es. Elle se penche tout particulièrement sur les jeux de négociation au cœur du travail de police, conçus comme autant de révélateurs des processus de légitimation de l’ordre et de la position de l’État dans le quartier.