Thèse soutenue

Le numérique universitaire africain, entre injonctions internationales et contraintes d'appropriation : le cas du Sénégal

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Auteur / Autrice : Abdoul Malick Ba
Direction : Jérôme Valluy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 27/06/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Assia Boutaleb
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Valluy, Marie-Émmanuelle Pommerolle, Luc Massou
Rapporteurs / Rapporteuses : Papa Samba Ndiaye, Alain Kiyindou

Résumé

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Quand on se réfère au lourd passé du numérique universitaire en Afrique, on peut constater que les dynamiques d’appropriation aussi essentielles soient-elles, ne sont pas souvent associées au discours politiques et institutionnels. Pourtant, beaucoup d’organisations internationales à l’image de la BM et de l’UNESCO continuent de promouvoir le numérique, associé tantôt à des fins économiques tantôt à des aspirations démocratiques, sans s’interroger sur les véritables conditions sociales culturelles et pédagogiques des acteurs concernés. Les réformes sur l’enseignement et la recherche supportées par les TIC s’inscrivent dans une perspective globale où de l’extérieur comme de l’intérieur, de fortes tendances convergent vers l’idée d’une modernisation de l’Université et de son amélioration. Cet ordre ne manque pas de rappeler le vieux souvenir de l’échec qu’aura connu l’Université Virtuelle Africaine. Ainsi, au Sénégal, bien que le numérique ne fasse pas l’objet d’un rejet, son utilisation dans l’enseignement et les problématiques qu’il suppose relativement à la recherche, conduisent à relativiser sa portée pédagogique et épistémique. Devant les nombreuses difficultés d’usages liées à des facteurs aussi bien techniques que socio-culturels et l’apparent besoin d’appropriation qu’expriment les apprenants inscrits en enseignement à distance, il y a lieu de s’interroger sur les politiques entreprises dans ce sens. C’est à cette tâche que se consacre cette thèse. L’objectif n’est pas de démontrer que le système de l’enseignement supérieur sénégalais devrait par principe repousser le numérique que nous utilisons tous désormais, ou s’il devrait l’accepter par évidence. Il s’agit plutôt d’attirer l’attention sur la dimension idéologique du numérique universitaire et les différentes formes objectives d’appropriation locale auxquelles donne lieu son intégration dans des contextes spécifiques. Cela devrait permettre de mieux mettre en exergue le besoin crucial de ne pas céder aux injonctions internationales portées par un discours néolibéral orienté vers les gains économiques des TIC, mais d’être plus attentif d’une part, aux actions et réactions des acteurs concernés spécifiquement et d’autre part, à leurs ressources et capacités d’appropriation.