Modélisation d’événements climatiques extrêmes sur les productions agricoles à horizon 2050 : Application à la gestion économique du risque
Auteur / Autrice : | Dorothée Kapsambelis |
Direction : | Jean Cordier, David Moncoulon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques et sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 12/07/2022 |
Etablissement(s) : | Rennes, Agrocampus Ouest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences économiques et sciences de gestion (Rennes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Etudes et de Recherches en Economie sur les Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoires |
Jury : | Président / Présidente : Aude Ridier |
Examinateurs / Examinatrices : Nina Graveline | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Christophe Calvet, Geoffroy Enjolras |
Mots clés
Résumé
Les productions végétales sont très fortement exposées aux aléas climatiques. En France, depuis 2016, les pertes enregistrées par les agriculteurs ont atteint chaque année des niveaux qui n’étaient jusqu’à présent que rarement enregistrés. Est-ce que ces catastrophes en chaines sont directement liées au changement climatique ? Si tel est le cas, comment une agriculture déjà fragilisée par des coûts de production élevés et des marges toujours plus faibles peut y faire face ? Cette thèse vise à apporter des éléments tangibles sur cette problématique. La thèse se concentre sur les céréales à paille et les prairies. La méthodologie porte sur la conception d’un modèle d’impact des événements extrêmes de sécheresse et d’excès d’eau sur les pertes de récoltes, intégrant leur projection à horizon 2050. Il s’agit dans un premier temps de développer un nouvel indice climatique, le DOWKI, caractérisant ces événements climatiques extrêmes à une résolution de 8 x 8 km sur la France métropolitaine. La corrélation entre cet indice et les pertes de récoltes historiques issues d’AGRESTE a permis de construire un modèle de dommages. Enfin, le couplage des données climatiques prospectives issues d’ARPEGE-Climat pour le scénario RCP 8.5 du GIEC a été mis en place pour évaluer les conséquences de ces événements extrêmes, toutes choses égales par ailleurs, à horizon 2050. Les résultats de cette étude montrent l’impact très significatif de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses extrêmes en 2050. Pour les excès d’eau, l’impact n’est pas significatif : ces événements n’évoluent pas dans le futur. L’évolution des sécheresses a un impact différent sur les céréales à paille et sur les prairies. Sur les premières, une sécheresse extrême est caractérisée par un grand nombre d’agriculteurs touchés pour des pertes de récolte modérées, on peut le caractériser de risque « horizontal ». Sur les prairies, a contrario, les agriculteurs touchés sont nombreux mais les pertes peuvent atteindre des niveaux beaucoup plus élevés. On peut considérer ces risques comme à la fois « horizontaux et verticaux ». Les systèmes de gestion des risques doivent être adaptés à ces différents profils de risques. Dans le système proposé par le député Descrozaille et adopté en 2022, le profil de risque « horizontal » sera surtout pris en charge par l’assurance. Les pertes extrêmes, dont la fréquence va augmenter, devront faire appel à une mutualisation internationale. Les pertes « horizontales et verticales », comme les prairies, vont clairement poser la question du provisionnement du Fond Public. L’ère des nouvelles technologies doit permettre un partage de l’information sur la nature du risque et ses conséquences à l’ensemble des acteurs de la gestion du risque de manière à mettre en place des stratégies adaptées au changement climatique. La gestion du risque doit prendre en compte l’adaptation au changement climatique à l’échelle individuelle de l’exploitation agricole pour permettre à l’agriculture française d’évoluer dans le bon sens, avec le défi du changement climatique.