Thèse soutenue

Influence des produits métaboliques sur la production d'hydrogène par fermentation sombre en culture mixte microbienne

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Auteur / Autrice : Marie Noguer
Direction : Eric TrablyRenaud Escudié
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie et Microbiologie
Date : Soutenance le 17/11/2022
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Biotechnologie de l'Environnement (Narbonne)
Jury : Président / Présidente : André Pauss
Examinateurs / Examinatrices : Eric Trably, André Pauss, Patrick Dabert, Patricia Bonin, Pierre Fontanille, Laurence Soussan
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Dabert, Patricia Bonin

Résumé

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La fermentation sombre est un procédé biologique permettant de valoriser la matière organique sous forme d'acides organiques, d'H2 et de CO2. Elle permet de traiter une grande diversité de déchets organiques grâce à l'utilisation d'écosystèmes microbiens, et compte parmi les bioprocédés de production d'H2 avec les productivités les plus élevées. Toutefois, ces productivités élevées engendrent l'accumulation dans le milieu fermentaire de produits métaboliques. A concentrations élevées, ces produits métaboliques peuvent altérer l'activité microbienne et inhiber la production d'H2. Cette thèse a eu pour objectif d'améliorer la compréhension des effets liés à l'accumulation des acides organiques (acétate, butyrate, lactate) et des gaz de fermentation (H2, CO2) sur la production d'H2 par fermentation sombre et ainsi d'élaborer des stratégies de diminution des effets inhibiteurs liés à ces métabolites. Des fermentations en batch ont mis en évidence une inhibition de la production d'H2 par les acides organiques dépendante de la nature de l'acide et de sa concentration. Ces inhibitions ont été associées à des changements métaboliques et des changements de communautés microbiennes. Néanmoins, l'incubation prolongée des communautés microbiennes en présence d'acides a favorisé la croissance de bactéries résistantes productrices d'H2: Clostridium guangxiense et Clostridium tyrobutyricum. D'autre part, en batch également, et au cours de la fermentation de biodéchets, les concentrations en gaz ont été modifiées par diminution de la pression totale dans le fermenteur et/ou par captage du CO2. Seule la diminution de pression couplée au captage du CO2 a permis d'améliorer la production d'H2 de 58 %, notamment en lien avec la diminution de l'abondance de Streptococcus sp., bactérie lactique, et l'augmentation d'abondance de bactéries productrices d'H2, des Clostridium sp.. Lors de fermentation continues alimentées par des biodéchets, l'ajout transitoire de butyrate ainsi que la diminution de pression couplée au captage du CO2 ont été deux stratégies permettant respectivement de diminuer l'abondances de Lactobacillus sp. et de Streptococcus sp., bactéries lactiques. La première stratégie a permis d'augmenter la production d'H2 de 47 % via une augmentation d'abondance de C. guangxiense, tandis que la seconde n'a pas permis d'amélioration, des Bifidobacteriaceae ayant supplanté Streptococcus sp. Ce travail de thèse met en évidence l'intérêt du suivi et du contrôle des concentrations en métabolites comme outil de pilotage des fermentations et apporte de nouvelles connaissances sur les effets des métabolites sur le fonctionnement des communautés microbiennes.