Thèse soutenue

Diversité clinico-radiologique des microangiopathies cérébrales : Etude phénotypique et génétique de l’angiopathie amyloïde cérébrale et des calcifications cérébrales primaires

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Auteur / Autrice : Lou Grangeon
Direction : David Wallon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la sante
Date : Soutenance le 16/12/2022
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation : Université de Rouen Normandie (1966-....)
Laboratoire : Cancer and Brain Genomics - Cancer and Brain Genomics (Rouen ; 2022-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Touzé
Examinateurs / Examinatrices : David Wallon, Emmanuel Touzé, Gaël Nicolas, Elisabeth Tournier-Lasserve
Rapporteurs / Rapporteuses : Yannick Béjot, Sonia Alamowitch

Résumé

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L’angiopathie amyloïde cérébrale (AAC) et les calcifications cérébrales primaires (CCP) sont deux types de microangiopathie cérébrale caractérisées par des dépôts au niveau de la paroi des petits vaisseaux (respectivement dépôts de peptide Aβ ou dépôts phosphocalciques). Ces entités recouvrent une importante hétérogénéité clinique malgré une convergence sur le plan physiopathologique vers des altérations de l’unité neuro-vasculaire dans les deux cas. Une meilleure caractérisation des phénotypes cliniques, radiologiques et biologiques permettrait d’améliorer la précision du diagnostic et la connaissance des facteurs pronostiques de l’AAC et des CCP. De plus une meilleure compréhension des facteurs génétiques impliqués contribueraient à l’identification des mécanismes sous-jacents impliqués, étape nécessaire pour identifier de futures cibles thérapeutiques. Les deux objectifs généraux de ce travail ont été l’étude de la diversité clinico-radiologique de plusieurs formes de ces microangiopathies et l’étude de leur déterminisme génétique.Dans un premier temps, nous avons pu identifier un phénotype bien reconnaissable, incluant des signes moteurs au premier plan avec dysarthrie initiale, atrophie cérébelleuse et un pattern de calcifications sévères avec atteinte pontique du tronc cérébral dans une forme autosomique récessive de CCP liée à des mutations nouvellement décrites de MYORG (n= 16 patients). Concernant ensuite les AAC, une étude visant à mieux caractériser un phénotype particulier d’AAC, les formes inflammatoires et concernant 48 patients, a permis de les intégrer comme un sous-type d’AAC notamment favorisé par la présence d’un génotype APOEε4. À l’inverse, une importante hétérogénéité clinique et radiologique a pu être décrite chez 24 porteurs de duplications du gène APP, une forme héréditaire de maladie d’Alzheimer et d’AAC. La recherche de variations génétiques impliquant le gène APP ou les gènes adjacents n’a pas permis d’expliquer cette variabilité d’expression qui semble donc potentiellement liée à d’autres modulateurs d’expression clinique. Pour palier cette importante hétérogénéité, il était important de rechercher d’autres marqueurs, non cliniques, contribuant à établir un diagnostic précoce et de précision. Ainsi les biomarqueurs du liquide cérébro-spinal(LCS) et plus particulièrement le dosage du peptide Aβ40 chez n=63 patients, ont montré une altération dans plus de 85% des cas d’AAC et pourraient améliorer les performances des critères radiologiques modifiés de Boston qui a ce jour ne tiennent pas compte de cette information. De plus certaines caractéristiques d’un hématome lobaire, visibles déjà sur le scanner sans injection comme l’extension en doigt de gant et l’hémorragie sous-arachnoïdienne aigue associée contribuent également au diagnostic d’AAC comme le montre le travail réalisé chez 102 patients aux urgences avec hémorragie intracérébrale. Par ailleurs, le déterminisme génétique de l’AAC est actuellement insuffisamment investigué. L’identification pour la première fois d’une triplication du gène APP souligne l’importance de la recherche systématique de mutations causales mais aussi d’anomalie du nombre de copies de ce gène en cas d’AAC précoce. Néanmoins, ces formes exceptionnelles ne sauraient expliquer l’ensemble des formes d’AAC, majoritairement sporadiques. Dans l’objectif d’explorer l’hypothèse d’une contribution polygénique dans l’AAC, avec intervention de facteurs de risque génétiques, un premier travail a permis de connaitre la distribution des variants pathogènes concernant SORL1, TREM2, ABCA7, ABCA1 et ATP8B4, tous liés à la voie amyloïde (production ou clairance du peptide Aβ) et déjà identifiés dans la maladie d’Alzheimer.A l’avenir, une étude cas-témoin avec l’objectif de recruter une cohorte de 100 patients permettra de préciser l’impact des variants rares au sein de ces gènes et définir les risques qu’ils confèrent.