Etude de la toxicité in vitro de particules issues de la combustion de fumigénes sur des cellules épithéliales pulmonaires humaines en culture primaire
Auteur / Autrice : | Violaine Martin de lagarde |
Direction : | Christelle Monteil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la sante |
Date : | Soutenance le 14/10/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Rouen Normandie (1966-....) |
Laboratoire : Aliments bioprocédés toxicologie environnements (Caen ; 2012-....) - Aliments Bioprocédés Toxicologie Environnements | |
Jury : | Président / Présidente : Armelle Baeza-Squiban |
Examinateurs / Examinatrices : Christelle Monteil, Armelle Baeza-Squiban, Cécile Corbière, Samir Dekali, Ghislaine Lacroix | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Courcot |
Résumé
Les fumigènes s’inscrivent dans le cadre des activités pyrotechniques et sont très utilisés dans le domaine militaire, pour la signalisation et le camouflage. La combustion de fumigènes génère des particules aux propriétés physicochimiques complexes susceptibles de causer des effets toxiques dont les mécanismes ont été très peu étudiés. Ainsi, l’objectif général de ce travail a été d’évaluer la toxicité respiratoire de particules issues de la combustion de fumigènes par des approches in vitro impliquant l’utilisation de modèles de cellules primaires épithéliales trachéo-bronchiques (NHBE) et bronchiolaires (SAEC) cultivés à l’interface air liquide (IAL), représentatifs de l’épithélium respiratoire. Nous avons étudié la fraction particulaire d’un fumigène de signalisation de couleur rouge (RSS), d’un fumigène anti-intrusion (AIS) et d’un fumigène de camouflage à base d’hexachloroéthane (HC-OS), principalement utilisés dans un cadre militaire. Les résultats de la caractérisation physicochimiques des particules montrent qu’elles peuvent être classées comme particules fines à ultrafines (< 400 nm) et qu’elles présentent des compostions chimiques variables en terme de métaux et de composés organiques. Toutes les particules possèdent un potentiel oxydant, mis en évidence par les déplétions de l’acide ascorbique et du dithiothréitol, avec des spécificités de réponses dépendantes du type de particules. Aucun effet cytotoxique (MTT, mesure d’ATP, cycle cellulaire) n’a été mesuré après expositions aiguës (24h) ou répétées (4 x 16h), aux différentes particules et pour les deux modèles cellulaires. Des modifications des marqueurs antioxydants (SOD-1, SOD-2, Catalase, HO-1, NQO-1) et inflammatoires (IL-6, IL-8, TNF-α) sont observés dans les deux modèles cellulaires. L’étude de la toxicité aiguë sur le modèle NHBE est caractérisée par l’induction d’un stress oxydant (production d’ERO, augmentation des défenses antioxydantes), d’une internalisation des particules et d’un remodelage de l’épithélium par les particules RSS alors que peu d’effets sont observés par les particules HC-OS. Étonnement, les expositions répétées aux particules RSS sur le modèle NHBE n’a pas induit de stress oxydant alors qu’un remodelage de l’épithélium a été visible. En conclusion, l’ensemble de ces résultats met en évidence la nécessité de poursuivre les recherches sur les effets toxiques de la fraction particulaire des fumigènes, afin d’améliorer la réglementation et de permettre d’établir des limites d’expositions notamment dans le cadre professionnel militaire.