Caractérisation cytokinique et en imagerie hybride TEP-IRM de 2 modèles murins d'inflammation aortique et conséquences thérapeutiques
Auteur / Autrice : | Samuel Deshayes |
Direction : | Achille Eric Aouba, Alain Manrique |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche clinique, innovation technologique, santé publique |
Date : | Soutenance le 29/11/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Physiopathologie et stratégies d'imagerie du remodelage cardiovasculaire (Caen) (2022-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Georgin-Lavialle |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Ghezzi, Youssef Bennis, Kim Heang Ly | |
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Ghezzi, Youssef Bennis |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’artérite à cellules géantes (ACG) et l’athérosclérose sont deux maladies aortiques inflammatoires sources d’une importante morbimortalité du fait de ressources thérapeutiques curatives ou préventives non spécifiques, limitées et essentiellement basées sur la corticothérapie pour la première et les mesures hygiénodiététiques et les hypolipémiants pour la seconde. Leur physiopathologie repose sur l’implication de nombreuses cellules sanguines et/ou tissulaires, musculaires ou conjonctives et leurs principales chimiokines et cytokines pro-inflammatoires. Ces acteurs inflammatoires apparaissent relativement communs aux deux maladies, mais leur implication y est logiquement très différente du fait de leur présentation clinique et évolutive distincte, respectivement sur un mode aigu ou très chronique. Du fait de cette relative communauté pathogénique, de leur présentation anatomoradiologique et démographique proche, l’amélioration de la connaissance de leur physiopathologie, et en corollaire, de leur prise en charge thérapeutique nécessite, de notre point de vue, leur évaluation duale par confrontation préclinique immunohisto-radiologique de l’atteinte aortique, qui leur est commune, à l’aide de modèles animaux. Cette démarche séquentielle correspond respectivement aux hypothèses, aux objectifs et à la méthodologie dérivée de ce travail. Il s’agira de tester de manière inédite chez la souris, d’une part l’implication prioritaire des cytokines impliquées en pathogénie humaine et/ou ciblées en thérapeutique, et, d’autre part la faisabilité des méthodes modernes d’imagerie fonctionnelle utilisées dans l’ACG, afin d’évaluer la pertinence des modèles murins avec les maladies humaines respectives.Concernant l’ACG, nous avons utilisé l’un des seuls modèles précliniques d’aortite inflammatoire disponibles, le modèle murin IL1rn-/-. Nous avons montré que la tomographie par émission de positons-imagerie par résonance magnétique (TEP-IRM) au 18F-fluorodésoxyglucose (FDG) est un outil non invasif pertinent pour l’évaluation de l’inflammation aortique in vivo, ouvrant la voie à des études longitudinales et notamment thérapeutiques. De plus, nos résultats renforcent le rôle conjoint de l’interleukine-1 et -6, mais aussi suggèrent un rôle du microbiote, notamment intestinal, dans la physiopathologie de l’aortite dans ce modèle. L’implication de l’interleukine-1 dans la physiopathologie de l’ACG est confortée par notre série de 6 patients atteints d’ACG réfractaire traités par anakinra, un antagoniste du récepteur de l’interleukine-1, qui semble aussi efficace sur l’atteinte des gros vaisseaux.Concernant l’athérosclérose, nos résultats sur la comparaison de 2 modèles d’accélération de ce processus chez la souris ApoE-/- montrent que l’alimentation par régime occidental permet d’augmenter significativement la composante inflammatoire de l’athérosclérose, au contraire de l’insuffisance rénale chronique. De plus, la TEP-IRM au 18F-FDG ne semble pas être suffisamment sensible pour détecter cette inflammation aortique. D’autres radionucléides que le 18F-FDG pourraient être intéressants pour cibler de façon plus spécifique la composante inflammatoire de l’athérosclérose.Ces résultats démontrent la pertinence des modèles murins respectifs d’aortite d’ACG et d’athérosclérose avec les deux affections humaines, et permettront des travaux précliniques de traitements anti-cytokiniques et/ou immunosuppresseurs conventionnels chez la souris, dont l’évaluation par TEP-IRM au 18F-FDG pour l’ACG permettra de sélectionner les régimes thérapeutiques les plus prometteurs à tester en essais cliniques prospectifs chez l’Homme. En outre, la perspective d’une particulière efficacité de l’anti-interleukine-1 sur les aortites de l’ACG ouvrirait une première étape de médecine personnalisée. Enfin, ce travail pose des perspectives d’amélioration de la standardisation des modèles murins d’athérosclérose ApoE-/-.