Fils et frères de roi : la place des infants Charles et Ferdinand de Habsbourg dans la Monarchie hispanique (1607-1634)
Auteur / Autrice : | Marion Duchesne |
Direction : | Alexandra Merle |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures étrangères |
Date : | Soutenance le 02/12/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe de recherche sur les littératures, les imaginaires et les sociétés (Caen ; 2008-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Guillemont |
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Guillemont, Cécile Vincent-Cassy, Manuel Rivero Rodríguez, Mathias Ledroit | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michèle Guillemont, Cécile Vincent-Cassy |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le XVIIe siècle espagnol s’ouvre sur une situation dynastique exceptionnelle. En effet, le mariage de Philippe III et de Marguerite d’Autriche-Styrie est consacré par la naissance de huit enfants, dont cinq parviennent à l’âge adulte. Lorsque Philippe IV monte sur le trône en 1621, ses jeunes cadets – les infants Charles (1607-1632) et Ferdinand (1609-1641) – se trouvent à ses côtés. Si on ne tient pas compte du précédent de Charles Quint et de son frère Ferdinand, une telle configuration dynastique ne s’est plus vue en Castille depuis le XIVe siècle. Sans modèle passé à partir duquel se guider, la Monarchie hispanique se trouve donc face au défi de réfléchir à la place institutionnelle qu’elle souhaite réserver à ses puînés. Notre étude examine ainsi l’espace politique qu’on ménage aux infants de Castille sous les règnes de Philippe III ainsi que de Philippe IV, et met au jour les ruptures et les continuités existant entre les deux. En nous intéressant à ces personnes royales depuis une perspective juridico-politique, nous choisissons de décentrer notre analyse de la figure du Comte Duc d’Olivares à travers le prisme de laquelle les parcours de vie des infants Charles et Ferdinand ont jusqu’à présent été étudiés. Les bornes chronologiques que nous avons fixées embrassent les vingt-cinq années de vie du premier infant de Castille et s’arrêtent en 1634, date à laquelle le Cardinal Infant fait son entrée à Bruxelles. Ce travail de recherche prétend ainsi réhabiliter la figure de l’infant Charles, malaimée de l’historiographie. Durant plus de vingt ans, la Monarchie hispanique définit et redéfinit au gré de ses besoins la place qu’elle souhaite attribuer à ses puînés royaux. En conséquence, la réflexion politique alors produite est protéiforme. Ce n’est donc pas un, mais plusieurs modèles de pensée envisagés pour être appliqués aux infants qu’il nous faut recomposer. En raison de la nature évolutive de cette caractérisation, nous avons recours à un plan chronologique. La première partie s’intéresse aux différences qui opposent aîné et cadets au cours d’une enfance passée auprès de leur père, Philippe III. La seconde partie examine les stratégies de contrôle mises en place pour soumettre les infants à l’autorité de Philippe IV, leur frère, et étudie la manière dont infants de Castille et favori royal se positionnent politiquement les uns vis-à-vis de l’autre. Enfin, la troisième partie analyse la manière dont les puînés, alors considérés comme de véritables atouts diplomatiques par la monarchie qui connaît de graves revers militaires, intègrent son service.