Faire carrière dans les mondes du cheval ? Sous le signe du désajustement entre la formation et l'emploi
Auteur / Autrice : | Charlene Lourd |
Direction : | Philippe Mazereau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation |
Date : | Soutenance le 08/04/2022 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Thérèse Perez-Roux |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Mazereau, Emmanuel Triby, Dominique Broussal, Fanny Le Mancq, Maude Hatano-Chalvidan | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuel Triby, Dominique Broussal |
Résumé
Partant d’un constat de désajustement entre la formation et l’emploi dans la filière équine qui fait l’objet de perceptions différentes selon les acteurs (employeurs, salariés, formateurs), l’IFCE a engagé un travail de compréhension élargie des logiques sociales, économiques et formatives en jeu dans la production de cette situation. Cette thèse s’inscrit dans le projet de saisir les caractéristiques des carrières des travailleurs de la filière dont les branches sont actuellement en recomposition et qui affichent des tensions quantitatives (nombre d’offres d’emploi supérieure au nombre de candidats) et qualitatives marquées par le décalage entre les compétences attendues par les employeurs et les profils des jeunes formés.D’un point de vue sociologique, la notion de carrière s’entend de façon étendue. Le terme « désigne les facteurs dont dépend la mobilité d’une position à une autre, c’est-à-dire aussi bien les faits objectifs relevant de la structure sociale que les changements dans les perspectives, les motivations et les désirs de l’individu » (Becker, 1985, p.47). C’est pourquoi nous avons choisi de l’aborder selon une double méthode consistant, d’une part, à objectiver les caractéristiques des parcours des travailleurs par une analyse de 1 117 Curriculum Vitae issus d’une plateforme spécialisée dans le recrutement des professionnels du cheval (équi-ressources) complétée par un questionnaire envoyé à cet échantillon ; et d’autre part, à mieux cerner les choix opérés lors des carrières par la réalisation de douze entretiens auprès des acteurs de l’emploi (salariés, indépendants et employeurs) et de la formation (formateurs, chargés de liaison) des mondes du cheval (courses, sport et loisir).Les activités liées au cheval offrent des contextes divers où s’imbriquent passion animalière, activités sportives, de loisir, d’élevage et de valorisation. Les frontières entre loisir et travail sont relatives aux formes d’engagement individuel, au rapport familial et culturel aux mondes du cheval. Nous tentons ainsi de rendre compte des carrières à travers cinq questionnements qui visent à cerner des formes de carrières dans les mondes du cheval en fonction du niveau de l’engagement, d’accès aux savoirs et à la formation, d’insertion dans l’emploi, d’évolution dans le travail et de bifurcation professionnelle.À partir de l’analyse de ces cinq étapes, nos résultats permettent ainsi de comprendre que s’il est possible pour tout individu passionné de s’insérer dans les mondes du cheval pour y faire carrière, seule une partie d’entre eux peuvent y évoluer. Outre la sélection par le niveau de compétence, l’influence familiale, le rapport au travail, l’entourage et les moyens financiers sont autant de facteurs qui entrent en jeu dans la construction des carrières professionnelles de ces mondes. Alors que la baisse du niveau de compétence du personnel est considérée comme la source du désajustement entre la formation et l’emploi, nos résultats montrent que la professionnalisation seule, ne permet pas de réduire l’inégalité des mobilités professionnelles.