Pompiers en colère : de la socio-histoire des services d’incendie et de secours aux réalités contemporaines du malaise pompier
Auteur / Autrice : | Cécile Berrezai |
Direction : | Pascale Moulévrier, Romain Pudal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 22/03/2022 |
Etablissement(s) : | Nantes Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Nantais de Sociologie |
Jury : | Président / Présidente : Sébastien Fleuriel |
Examinateurs / Examinatrices : Elodie Lemaire, Matthieu Hély | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Proteau, Béatrice Hibou |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
En octobre 2019, une manifestation nationale de pompiers professionnels pour la revalorisation de la prime de feu aboutit à des confrontations avec des forces de l’ordre dans les rue de Paris. D’autres mouvements sociaux nationaux ou locaux ont pu s’observer durant les 50 dernières années, menés, pour les plus récents, contre la réforme de la filière des pompiers professionnels, ou encore en Pays de la Loire contre les politiques managériales et gestionnaires des services d’incendie et de secours. Ces manifestations publiques d’un mécontentement peuvent d’autant plus frapper un observateur extérieur qu’il s’agit là d’une corporation incarnant dans le sens commun, le désintéressement et le dévouement à la cause publique. Les manifestations des pompiers et les tensions qui traversent leur corporation, se saisissent au détour d’une analyse socio-historique de l’institutionnalisation de ce métier construit comme un service public singulier et des transformations contemporaines de l’organisation des services d’incendie soumis comme tant d’autres au new public management. Cette recodification de la profession des pompiers, et du sens donné au service public, est au centre des dissensions entre pompiers. Les plus gradés d’entre eux, les plus dotés socialement et scolairement, ayant développé un goût pour la chose économique, sont les plus consacrés par l’institution et les plus portés à défendre une vision du métier où les pompiers n’ont pas de prix mais ont un coût. Les pompiers exécutants, les plus près de la cause au quotidien, les moins dotés scolairement, sont les plus impactés dans leur avancement de carrière comme dans leur travail par les logiques budgétaires des services publics. Moins ajustés au redéfinition de la profession, se trouvant dans un métier qu’ils pensaient valorisant et où ils sont dévalorisés au quotidien, ces derniers tendent progressivement à perdre le « feu sacré ».