Une poétique comparative du roman philosophique moderne : les oeuvres de Milan Kundera et de Shi Tiesheng
Auteur / Autrice : | Wan Jin |
Direction : | Philippe Postel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures comparées |
Date : | Soutenance le 15/06/2022 |
Etablissement(s) : | Nantes Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Littératures Antiques et Modernes (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Forest |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Rabut, Yinde Zhang | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Rabut, Yinde Zhang |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le roman philosophique, de par son ambiguïté et sa complexité, demeure un champ de recherche ouvert suscitant sans cesse intérêt et réflexion. En quoi la philosophie influe-t-elle sur l’écriture romanesque ? Existe-t-il une philosophie propre au roman, une pensée que seul le roman est susceptible de développer ? Comment résoudre la tension entre narration et argumentation, qui est à la base du genre hybride qu’est le roman philosophique ? Pour répondre à ces questions, nous tentons de retracer brièvement l’histoire du roman philosophique dans le contexte occidental et chinois, d’en analyser les caractéristiques fondamentales et de proposer une typologie de ce genre romanesque aux contours encore indécis. Afin de caractériser plus spécifiquement le roman philosophique moderne (XXesiècle), nous analysons les oeuvres de Milan Kundera et de Shi Tiesheng (史铁生), notamment Notes sur des questions abstraites (务虚笔记) de ce dernier. Nous précisons comment les emprunts à la tradition mêlés à diverses innovations (langages, personnages, structure), permettent de réconcilier la tension interne propre au roman philosophique, et de repousser les frontières narratives et génériques afin d’offrir au lecteur matière à réflexion sans néanmoins sacrifier le « plaisir du texte ». Enfin, à partir de considérations associées à l’expérience corporelle, exilique et créative de nos deux auteurs, nous observons comment leur oeuvre fait écho à des pensées philosophiques telles que le taoïsme, le scepticisme et la phénoménologie sans s’inscrire dans un courant de pensée spécifique. Au-delà de son rôle traditionnel de relais du savoir, d’instrument de pédagogie ou d’allégorie de la pensée, le roman philosophique moderne devient un laboratoire où se développe une pensée spécifique au roman. Cette pensée de nature subversive, paradoxale et « inutile », associée à la subtilité de l’art romanesque, s’aventure dans la fiction pour atteindre sa complexité et sa richesse