Thèse soutenue

Etude des performances de matériaux de construction à matrice inorganique pour l'amélioration de la qualité de l'air intérieur

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Auteur / Autrice : Raphaël Brun
Direction : Frédéric ThévenetMarie Verriele-Duncianu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie théorique, physique, analytique
Date : Soutenance le 16/09/2022
Etablissement(s) : Ecole nationale supérieure Mines-Télécom Lille Douai
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Entreprise : Saint-Gobain Recherche
Laboratoire : Centre for Energy and Environment / CERI EE - IMT Nord Europe
Jury : Président / Présidente : Valérie Desauziers
Examinateurs / Examinatrices : Anh Dung Tran Le, Marion Chenal, Arnaud Soisson
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Le Coq, Antoine Rousseau

Mots clés

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Résumé

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Les matériaux de construction sorptifs comme solution de remédiation à la pollution des environnements intérieurs semblent être une alternative prometteuse aux solutions conventionnelles d’assainissement de l’air, auxquelles sont reprochées une consommation d'énergie importante et la potentielle libération de sous-produits nocifs. Dans ce travail de thèse, les propriétés d’élimination des polluants de plaques de plâtre et d’enduits à base de chaux enrichis en Charbons Actifs (CA), comme sorbants, sont étudiées. Trois réacteurs à différentes échelles sont déployés pour évaluer de manière complémentaire le comportement des matériaux vis-à-vis des Composés Organiques Volatiles (COV) typiques des environnements intérieurs. Les capacités de piégeage des sorbants en poudre sont caractérisées en les exposant à des COV individuels (toluène ou formaldéhyde) dans un réacteur en U en conditions ambiantes (50 % RH à 23 °C). Leur morphologie et chimie de surface sont étudiées et corrélées aux propriétés de piégeage. De plus, le devenir des COV adsorbés est étudié à température ambiante, et selon un scénario d’élévation de température typique d’un environnement intérieur. Les résultats obtenus pour cette échelle expérimentale aboutissent à des recommandations pour la sélection de charbons actifs. Des échantillons de matériaux de construction mis en œuvre, exposés à un mélange de 18 COV représentatifs de la diversité des polluants intérieurs, sont étudiés à l'aide d'un réacteur FLEC. Les capacités de piégeage des matériaux de construction enrichis en CA sont évaluées en les exposant de manière continue pendant 42 jours au mélange de COV. Des paramètres clés sont proposés pour discriminer l’impact des matériaux sur la qualité de l’air intérieur (QAI). L'introduction de charbon actif améliore remarquablement la capacité des matériaux de construction à éliminer les COV à court et à long terme. De plus, des expériences dédiées au formaldéhyde mettent en évidence une adsorption réactive sur la matrice « enduit à base de chaux » : la réaction de Cannizzaro conduit à la formation de méthanol gazeux et de formiates adsorbés. A échelle réelle, à l’aide de la pièce expérimentale IRINA de 40 m3, la matrice « enduit à base de chaux » et un enduit enrichi en CA sont exposés à des polluants sélectionnés (ozone, toluène, décane, limonène, acétone, éthanol et formaldéhyde) à des niveaux typiques de l’air intérieur. L'efficacité du plâtre enrichi en charbon actif pour atténuer les épisodes de pollution est démontrée et quantifiée pour tous les composés étudiés. Les résultats à échelle réelle soulignent que les matériaux de construction sorptifs peuvent être appliqués au même titre que des dispositifs actifs et oxydatifs de traitement de l'air, largement déployés à l’heure actuelle.