Thèse soutenue

Les effets d’une pratique régulière des Arts plastiques en classe à l’école élémentaire, à travers la mise en œuvre du programme Vivre l’art à l’école, sur le développement et l’épanouissement en milieu scolaire des enfants à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) et des enfants neurotypiques.

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Auteur / Autrice : Christine Sanchez
Direction : Nathalie Blanc
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : PSYCHOLOGIE spécialité Psychologie du Développement
Date : Soutenance le 09/09/2022
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier) - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé / EPSYLON
Jury : Président / Présidente : Grégory Lo Monaco
Examinateurs / Examinatrices : Franck Zenasni
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Bourdin, Maud Besançon

Résumé

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D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la pratique artistique contribue à la santé et au bien-être individuel (Fancourt & Finn, 2019). La pratique des arts semble en sus particulièrement indiquée pour des enfants qui rencontrent des difficultés diverses (e.g., Cofini et al., 2018). Considérant les élèves d’école élémentaire, avec un focus particulier sur les élèves à besoins particuliers que sont les HPI (Haut Potentiel Intellectuel), la pratique des arts plastiques est envisagée ici comme levier susceptible de favoriser leur développement optimal à l’école, autrement dit un développement qui mette l’élève en réussite, à travers l’acquisition de nouvelles compétences socio-cognitives, tout en préservant ses besoins psychologiques fondamentaux (Connell & Wellborn, 1991 ; Sanchez et al., 2022b). L’objectif premier de cette thèse consiste à examiner les effets de la pratique régulière des arts plastiques sur le développement et l’épanouissement des élèves HPI et neurotypiques d’école élémentaire (i.e., âgés de 6 à 11 ans et en classe de CP, CE1, CE2, CM1 ou CM2). En ce sens, une étude longitudinale transverse a été conduite sur un échantillon de 354 élèves (dont 45 HPI) dans l’Académie de Montpellier. Ces élèves ont bénéficié du programme Vivre l’art à l’école mis en œuvre durant l’année scolaire 2019-2020 pour une diffusion en classe entière, sachant que, au total, 1120 enfants ont été exposés au programme. Les bénéfices du programme ont été évalués sur notre échantillon en effectuant des mesures répétées des Sentiments Sur l’Ecole (SSE ; Sanchez et al., 2022b), avant la diffusion du programme, à mi-parcours et après la diffusion de l’ensemble des séquences artistiques. De plus, les scores au SSE de l’échantillon exposé au programme ont été comparés à ceux d’un groupe contrôle en fin d’année scolaire. Les résultats révèlent principalement un effet positif du programme mis en œuvre chez les élèves HPI et neurotypiques mais doivent être appréhendés avec prudence (et répliqués), compte tenu du contexte pandémique (COVID-19). Quatre autres études complètent ce travail de recherche. La première permet d’éclairer en partie le contexte dans lequel s’inscrit la prise en compte des élèves à besoins particulier que sont les HPI (Haut Potentiel Intellectuel), en établissant les Représentations Sociales (RS) de l’enfant HPI chez les adultes tout-venant, psychologues, Professeurs des Ecoles et enseignants du secondaire. Des RS différenciées sont ainsi révélées pour les différents groupes, dont certaines, erronées voire stéréotypées, invitent à la fois à mieux sensibiliser le grand public quant aux particularités développementales de l’enfant HPI et à mieux former les professionnels de l’enfance. La seconde et la troisième étude présentées sont consacrées à des validations d’outils francophones, pour mesurer l’engagement en milieu scolaire (Sanchez et al., soumis) et les SSE (Sanchez et al., 2022b) de l’élève. La quatrième étude porte sur les différences interindividuelles entre élèves HPI et neurotypiques, mises en exergue en mesurant leurs SSE (Sanchez et al., 2022), leur engagement en milieu scolaire (Sanchez et al., soumis) et leur créativité graphique abstraite (Lubart et al., 2011). Les résultats de cette étude confortent nos attentes selon lesquelles les enfants HPI obtiennent des scores supérieurs aux enfants neurotypiques pour les mesures liées à leur développement cognitif et des scores normés pour les dimensions relatives au développement socio-affectif ou communicatif des enfants. Dans l’ensemble, cette thèse encourage la mise en place de programmes d’enrichissement artistique dans les classes, susceptibles de profiter aux enfants HPI comme neurotypiques. Cette thèse permet encore de mieux cerner le développement asynchrone de l’élève HPI (cognitif vs. socio-communicatif et affectif), en pointant la nécessité de mieux communiquer sur cette particularité avec les adultes amenés à soutenir leur développement à l’école.