Thèse soutenue

Evaluation d'un programme de prévention par les pairs : intérêt du Modèle Intégré des Changements de Comportement pour expliquer et réduire le binge drinking chez les adolescents.

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Auteur / Autrice : Sarah Ricupero
Direction : Florence Cousson-Gélie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : PSYCHOLOGIE spécialité Psychologie du Développement
Date : Soutenance le 12/12/2022
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier) - Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé / EPSYLON
Jury : Président / Présidente : Lionel Dany
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Trouillet
Rapporteurs / Rapporteuses : Émilie Boujut

Résumé

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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’adolescence comme une période de transition entre l’enfance et l’âge adulte, allant de 10 à 19 ans (World Health Organization, s. d.-a). L’adolescence est également l’âge où apparaissent les premières expérimentations de la consommation d’alcool et notamment le binge drinking (aussi appelé alcoolisation ponctuelle importante en français). Ce pattern de consommation est caractérisé par une alternance d’épisodes d’intoxication alcoolique et de périodes d’abstinence et se traduit par la consommation d’au moins 5 verres d’alcool standard en une occasion (INSERM, 2014; Maurage et al., 2020 ; Haller et al., 2015; Hasselgård-Rowe et al., 2017; Maurage et al., 2020). En France, en 2017, 44% des jeunes français de 17 ans rapportaient au moins un épisode de binge drinking au cours des 30 derniers jours (Spilka et al., 2018). De nombreuses études ont démontré l’impact négatif des épisodes de binge drinking sur la santé des adolescents, aussi bien immédiats qu’à plus long terme (Carbia et al., 2018; Chung et al., 2018; Kuntsche et al., 2017; Zeigler et al., 2005; Pérez-García et al., 2022; Almeida-Antunes et al., 2021). Ce phénomène constitue donc un véritable problème de santé publique sur lequel il est indispensable d’agir. L’utilisation de la théorie dans les programmes de prévention a montré un intérêt dans l’élaboration des interventions et des techniques d’interventions associées (en permettant l’identification des concepts clés) mais également dans l’amélioration des théories (grâce à l’apport des données empiriques) (Conner & Norman, 2005; Craig et al., 2008). Toutefois, sur la base de la littérature existante, nous avons constaté qu’il n’existe que peu d’interventions utilisant un modèle théorique pour prévenir la consommation d’alcool auprès des jeunes. En outre, l’application du Modèle Intégré des Changements de Comportement (MICC – modèle combinant la théorie de l’autodétermination et la théorie du comportement planifié), pourtant jugé prometteur par les études, n’a à ce jour pas encore été appliqué pour prévenir le binge drinking chez les adolescents (Bhochhibhoya & Branscum, 2018). Dans ce travail doctoral nous nous sommes interrogée sur la pertinence du MICC pour expliquer le binge drinking chez les adolescents. Nous nous sommes également questionnée sur l’efficacité d’une intervention basée sur ce modèle théorique pour réduire les comportements de binge drinking des adolescents. Un essai randomisé contrôlé en clusters a été réalisé auprès de 2704 élèves (54,5% femmes ; âge moyen = 15,6, ET = 0,70) de seconde et première, inscrits dans 8 lycées d’enseignement général et technologique de la région Occitanie. L’intervention comprenait deux phases : une phase visant à promouvoir la motivation autonome des élèves et une phase consistant à diffuser des actions de prévention du binge drinking basées sur la théorie du comportement planifié et réalisées par des lycéens volontaires. Un questionnaire comportant des indicateurs sur les habitudes de consommation d’alcool, le binge drinking récent et les construits du MICC a été rempli par les élèves lors de leur inclusion dans l’étude puis à la fin de l’intervention.