La violence haïtienne contemporaine et sa mise en discours dans la presse écrite : état, identité et représentations
Auteur / Autrice : | Mick Robert Arisma |
Direction : | Arnaud Richard, Renauld Govain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 13/12/2022 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 en cotutelle avec Université d'État d'Haïti |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langages HUmanités Médiations Apprentissages Interactions Numérique / LHUMAIN (Montpellier) - Langages HUmanités Médiations Apprentissages Interactions Numérique / LHUMAIN |
Jury : | Président / Présidente : Didier Tsala Effa |
Rapporteur / Rapporteuse : Silke Jansen |
Mots clés
Résumé
Une escalade de violences marque, à partir des événements ayant conduit au départ de Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986, le quotidien haïtien. Cette période est dominée par de graves crises sur fond de désolation accompagnée d'un sentiment de profonde déception au niveau de la population. Trouver une solution à une telle situation est devenu l’une des principales nécessités du moment ; et, certains dirigeants du pays, à bout de ressources, se sont vus, à plusieurs reprises, obligés de recourir aux forces étrangères sous l’égide de l’Organisation des États Américains (OEA) et de l’ Organisation des Nations Unies (ONU) pour les aider à maintenir l’ordre et la paix. Malgré une double intervention militaire de ces organismes (1994 et 2004), sans compter les nombreuses missions effectuées dans ce cadre, la réalité dévoile une dynamique de dégringolade qui va en crescendo. La situation globale du pays continue de ballotter entre crises, misère et climat intense d'insécurité. Il va de soi que, la presse, dans le cadre de son volet information, s'empare de la question. L’observation et l’analyse d’un corpus lexical relevé dans la grande presse nationale en l’occurrence Le Matin, Le Nouvelliste, Haïti en Marche, Haïti-Observateur et Haïti-Progrès (cf : attaché, Fraph, putschiste, chimère, baz, lame, zenglendo, etc.) et la relation des faits à l’histoire du pays ont permis de dégager des sèmes qui orientent la réflexion vers des aspects identitaires voire ontologiques du phénomène. En effet, la pertinence et la constance de certains traits sémiques du discours reflètent un mode de vie et une manière de gestion de conflits propres aux Haïtiens ; et cela mérite qu’on s’y penche afin d’aboutir à une explication concluante. Bref, l’hypothèse est que la presse dévoile l’existence d’un rapport à une violence consubstantielle à la nation haïtienne. Cela découle, sur le plan diachronique, des conditions d'accès du pays à l'indépendance en 1804, conditions entretenues, de génération en génération, entre les différentes couches qui se partagent l'espace commun. Sur le plan synchronique, cet état de fait est la résultante de la dynamique sociopolitique et économique instaurée entre les dirigeants, les structures de contrôle et la population globale. La présente réflexion porte essentiellement, dans un premier temps, sur la possibilité, suivant l’analyse des représentations véhiculées dans la presse, de déterminer en quoi le phénomène de la violence, dans son déroulement actuel, est-il révélateur d’une spécificité ontologique de l'espace de son évolution. Cette période contemporaine comprend la tranche d'histoire visée dans cette étude; elle se situe dans l'intervalle de la chute du régime à vie en février 1986 et du départ en exil de Jean-Bertrand Aristide en février 2004.