La maison en Gaule méditerranéenne (VIIe - IIe siècle av. n. è.) : Perspectives anthropologiques d'un objet social

The house in Mediterranean Gaul (7th - 2nd century BC) : Anthropological perspectives of a social object

• Auteur / Autrice : Mélanie Marcel
• Direction : Éric Gailledrat, Claire Cécile Mitatre
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : ARCHÉOLOGIE spécialité Préhistoire, Protohistoire Paléoenvironnement Méditerranée-Afrique
• Date : Soutenance le 07/06/2022
• Etablissement(s) : Montpellier 3
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 2015-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie des sociétés méditerranéennes (Montpellier) - Savoirs, environnement et sociétés (Montpellier) - Archéologie des Sociétés Méditerranéennes
• Jury : Président / Présidente : Maria Carme Belarte
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Muriel Girard, Olivier Lemercier, Stefan Wirth
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Krausz

Mots clés

Mots clés contrôlés

Anthropologie

Âge du fer

Archéologie spatiale

Espace personnel

Habitat

Gaulois

Mots clés libres

Archéologie

Habitat

Anthropologie

Age du Fer

Maison

Architecture

Archaeology

Dwell

Anthropology

Iron Age

House

Architecture

Résumé

Sur le littoral méditerranéen français, les vestiges de l’habitat de l’âge du Fer (VIIe - IIe siècle av. n. è.) affichent une grande diversité de formes. L’étude archéologique de ces éléments est limitée par les données à des interprétations plutôt matérialistes telles que la forme architecturale ou la répartition des activités. Or, anthropologiquement, la maison est perçue comme un objet par lequel il est possible de comprendre l'organisation sociale, les systèmes de représentation, ou encore le rapport à l'environnement. En confrontant les données archéologiques aux connaissances produites par l’ethnologie et l’anthropologie, la maison gauloise peut être abordée sous de nouvelles perspectives. Cette approche comparatiste comprend de nombreux biais qu’il faut surmonter, mais elle permet dereplacer l’humain au cœur de cet espace et d’ouvrir la recherche à de nouvelles pistes interprétatives. Cette analyse met en évidence que l’aspect protéiforme de la maison gauloise dépend des choix réalisés par les individus en fonction de facteurs environnementaux, sociaux, urbanistiques et individuels. Ce lieu est porteur de sens pour ses habitants par sa forme, son orientation, la disposition des aménagements domestiques. C’est un objet dynamique qui se transforme en fonction des saisons, des habitants, de son histoire (phases de réaménagement, de destruction), de la société (transformations sociales, économiques et politiques) et des contacts culturels. Il est ouvert sur ce qui l’entoure, car dès sa fondation il est non seulement ancré sur un territoire, mais il utilise les ressources disponibles localement et est intégré à un réseau d’habitats. Par ailleurs, il favorise dans certains cas, les relations de voisinage et il participe à la création de liens sociaux. En effet, c’est également un lieu de production qui amène les individus à s’organiser, à se répartir les tâches et donc à hiérarchiser leurs rapports. En accueillant des pratiques rituelles, il conduit en outre les habitants à partager ces actions et à renforcer leur lien. Enfin, en jouant un rôle important dans les rapports de parenté (règles de résidence, transmissions de biens matériels et immatériels, relations intergénérationnelles), il est impliqué dans la structuration familiale. Aborder la maison gauloise par l’anthropologie permet de proposer de nouvelles hypothèses et de prêter attention, lors de la fouille des sites archéologiques, à certains éléments. Cette étude montre l’intérêt d’une collaboration interdisciplinaire et, à défaut d’apporter des réponses définitives, elle pose de nouvelles questions.

On the French Mediterranean coast, the remains of the Iron Age housing (VIIe – IIe century BC) display a great diversity of forms. The archaeological study of these elements is limited by the data to rather materialistic interpretations such as the architectural form and the distribution of activities. Anthropologically, the house is perceived as an object by which it is possible to understand the social organisation, the systems of representation or the relationship to the environment. By confronting the archaeological data with the knowledge acquired by ethnology and anthropology, the Gallic house can be approached from new perspectives. This comparativeapproach includes many biases that must be overcome, but it allows to place human at the heart of this space and to open research to new interpretative tracks. This analysis brings out that the protean aspect of the Gallic house depends on the choices made by individuals in terms of environmental, social, urban and individual factors. This place is meaningful for its inhabitants by its form, its orientation and the arrangement of domestic amenities. It is a dynamic object that is transformed according to the seasons, the inhabitants, its history (phases of redevelopment, destruction), society (social, economic and political transformations) and cultural contacts. It is open to what surrounds, it because since its foundation it is not only anchored in a territory, but it uses the resources available locally and it is integrated into a network of habitats. Moreover, it favours in some cases, neighbourhood relations and contributes to create social ties. Indeed, it is also a place of production that encourages people to organise themselves, to share tasks and therefore to hierarchies their relationships. By hosting ritual practices, it drives the inhabitants to share these actions and strengthen their connections. Finally, by playing an important role in relations of kinship (rules of residence, transfers of material and immaterial goods, intergenerational relations), it is involved in family structuring. Approaching the Gallic house through anthropology allows us to propose new hypotheses and to pay attention, during the excavation of archaeological sites, to some elements. This study, shows the interest of an interdisciplinary collaboration, and failing to provide concrete answers, it asks new questions.