Thèse soutenue

Vers une approche socio-écologique d'évaluation de la perfomance de projets d'aménagements côtiers avec des récifs artificiels : étude de cas sur trois régions biogéographiques maritimes en France métropolitaine

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Auteur / Autrice : Jessica Salaün
Direction : Sylvain Pioch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Geographie et aménagement de l'espace
Date : Soutenance le 23/03/2022
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de géographie et d’aménagement de Montpellier (Montpellier) - Laboratoire de Géographie et d'Aménagement de Montpellier
Jury : Président / Présidente : Brice Trouillet
Examinateurs / Examinatrices : Sandrine Ruitton, Jean-Claude Dauvin
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Meur-Férec, Gilbert David

Résumé

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Les récifs artificiels sont des outils d’aménagement des zones côtières, volontairement immergées par l’homme dans le but de protéger, produire (augmenter, régénérer) ou concentrer les ressources marines. Ils sont employés à travers le monde dans le cadre de politiques publiques de soutien à la pêche (production et protection), de restauration des écosystèmes (éco-fonctionnel) ou pour développer des activités économiques de loisirs (récréatif).En France, depuis 50 ans, les récifs artificiels (RA) sont utilisés comme réponse à la diminution des stocks halieutiques et immergés sur l'ensemble des façades maritimes avec une prépondérance en Méditerranée. Toutefois, l’évaluation de leurs performances est rare ou partielle, ce qui n’est d’ailleurs pas une spécificité française mais un constat à l’échelle mondiale. Les études réalisées présentent des lacunes car elles ciblent principalement l'évolution d’indicateurs d'abondance et de richesse spécifique de la faune et la flore aux abords des récifs, se focalisent sur un compartiment spécifique ou des espèces cibles et le plus souvent sur le court terme. Ces études, bien qu’elles aient montré l’effet direct des récifs sur l’augmentation de la production secondaire locale, n'apportent qu'une réponse partielle à la problématique d’évaluation de la contribution des RA au sein d’un socio-écosystème car la dimension socio-économique est oubliée. Ce constat peut s’expliquer par des ruptures dans les étapes de l’évaluation et notamment l’absence de déclinaison de l’objectif général en objectifs spécifiques et critères de succès. En effet, un point clé de l’évaluation est la comparaison des critères de succès avec les indicateurs de résultats. Sans la définition de ces critères de succès, aucune comparaison, et de fait aucune évaluation, n’est possible.En s’appuyant sur le cadre d’analyse des socio-écosystèmes et en utilisant des méthodologies issues des sciences humaines et de l’écologie, nous proposons une approche socio-écologique d’évaluation de la performance des RA en réponse aux lacunes identifiées. La théorie de la traduction a permis d’identifier les objectifs spécifiques des RA afin de proposer des critères de succès socio-écologiques. Cette méthodologie d’évaluation a été appliquée sur dix cas sites de RA répartis sur les trois façades maritimes de France métropolitaine. Ainsi, une analyse comparative des réseaux d’acteurs et trophiques avant implantation de RA avec l’état actuel de ces réseaux a été réalisée. La définition d’indicateurs de résultats a été réinvestie pour décrire l’évolution des socio-écosystèmes, permettant de critiquer l’adéquation du système socio-écologique avec les objectifs d’immersions des sites de RA. Enfin, la performance des RA en réponse à une gestion durable des ressources et de la biodiversité à l’échelle des territoires a été évaluée, afin de fournir un tableau de bord opérationnel pour les décideurs des politiques publiques d’aménagement et les gestionnaires des fonds marins côtiers.