Thèse soutenue

Prise en compte de l’équité sociale dans les politiques de mobilité urbaine : une comparaison des villes intermédiaires européennes

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Auteur / Autrice : Cédric Ludovic Fandio
Direction : Jean-Pierre Nicolas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie aménagement et urbanisme
Date : Soutenance le 24/05/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (Vaulx-en-Velin, Rhône ; 1975-....)
Laboratoire : Laboratoire Aménagement Économie Transports (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Hélène Mainet-Valleix
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Déprés, Dominique Mignot
Rapporteurs / Rapporteuses : Maxime Huré, Nadine Machikou Ndzesop

Résumé

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Plusieurs facteurs favorisent ou au contraire limitent la prise en compte de l’équité sociale dans les politiques de mobilité urbaine. Selon le cas, cela participe soit à plus de justice sociale, soit à accroître les inégalités sociales et/ou territoriales. Parmi ces facteurs, la conception que les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des politiques de mobilité urbaine se font des finalités que doivent poursuivre ces politiques, détermine la manière dont cette équité est prise en compte. Dès lors, la mise œuvre d’une politique de mobilité urbaine diffère fondamentalement selon la vision de la justice sociale que les acteurs en ont, et donc des finalités sociales ou économiques que ceux-ci considèrent qu’elle doit poursuivre. Par ailleurs, si cette question a déjà pu être abordée dans les grandes agglomérations, ceci est beaucoup moins le cas dans les villes de taille moins importante. Pour rendre compte de ces différences et analyser la manière dont les acteurs locaux appréhendent les enjeux sociaux dans les politiques de mobilité de leur territoire, cette thèse s’est intéressée au cas de quatre villes intermédiaires à l’échelle européenne, dotées de sensibilités culturelles différentes relatives à chaque contexte national et local, ainsi qu’à leur système de gouvernance de la mobilité. Il s’agit des aires urbaines de Clermont-Ferrand et de Perpignan en France, de Mons en Belgique, et de Norwich en Grande-Bretagne. Une série d’entretiens semi-directifs a été réalisée auprès des acteurs de mobilité urbaine de ces quatre territoires, dont 17 acteurs à Clermont-Ferrand, 14 acteurs à Perpignan, 11 acteurs à Mons, et 9 acteurs à Norwich. Les discours recueillis ont été ensuite analysés grâce à une grille d’analyse construite à partir des principales théories de la justice sociale que sont l’utilitarisme, le libéralisme égalitaire de Rawls, et l’approche par les capacités de Sen. À l’issue de l'analyse, il se dégage quatre principaux enjeux de mobilité urbaine qui se rapportent aux problématiques environnementales, économiques, et sociales de l’action publique : il s’agit des enjeux d’accessibilité du territoire, des enjeux tarifaires, des enjeux liés à l’amélioration de la performance du transport en commun et la réduction de la place de la voiture, et enfin des enjeux d’accompagnement des publics fragiles et d’accès des PMR au système de transport. Ces enjeux renvoient à différentes visions de la justice sociale correspondant aux trois principales théories de la justice sociale. Et parmi les acteurs interrogés, les problématiques économiques et environnementales apparaissent prédominantes par rapport aux problématiques sociales.