Compréhension et optimisation des phénomènes hydrauliques et hygroscopiques entre surface et volume dans les enduits en terre crue
Auteur / Autrice : | Thibaud Mauffre |
Direction : | Antonin Fabbri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Genie civil |
Date : | Soutenance le 16/03/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (Vaulx-en-Velin, Rhône ; 1975-....) |
Laboratoire : Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes (Écully, Rhône ; 1970-) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Claude Morel |
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Keita, Julien Scheibert | |
Rapporteur / Rapporteuse : Paulina Faria, Monika Woloszyn |
Mots clés
Résumé
La terre crue est un matériau de construction millénaire, qui peut être mise en œuvre sous forme d'éléments de maçonnerie, de murs monolithiques, ou bien encore utilisée comme matériau de remplissage ou bien en tant qu'enduit. C’est un matériau poreux et granulaire, dont le liant est l’argile. La terre crue, de part sa structure particulière et la présence d’argile, crée d’importantes interactions avec les molécules d'eau. Cela lui permet d’être un exceptionnel tampon hygrothermique pour l’environnement intérieur. Toutefois, cette capacité à adsorber de grandes quantités d’humidité peut conduire dans le même temps à une diminution significative de la résistance mécanique. Une teneur en eau trop élevée dans ce matériau de construction poreux peut entraîner une défaillance de l'ensemble de la structure. De plus, la terre crue est très sensible à l’eau de pluie, qui peut induire de forts problèmes d'érosion. Afin, protéger les façades des bâtiments en terre des projections d'eau, les enduits à base de chaux sont généralement préférés aux enduits en terre crue non stabilisée pour des raisons d'entretien et de durabilité, malgré leur impact écologique plus élevé et leurs propriétés hygroscopiques inférieures. En outre, les enduits ayant un facteur de résistance à la vapeur d’eau trop élevé pourraient constituer un obstacle à l'autorégulation de la teneur en eau des murs en terre. Dans cette optique, des recherches scientifiques semblent nécessaires pour étudier la faisabilité de l'amélioration de la résistance à l'eau liquide des enduits en terre crue, tout en conservant leurs fortes performances hygroscopiques. Pour atteindre cet objectif, le travail présenté ici vise à étudier et à comprendre le comportement hydraulique et hygroscopique dans les enduits en terre, et en particulier au niveau de leur surface, qui est la principale porte d’entrée de l’eau liquide et de la vapeur d’eau. La résistance des enduits en terre à la pénétration de l'eau liquide peut être améliorée par l'hydrophobisation de la surface, qui peut être réalisée grâce à deux méthodes principales : une topographie de surface spécifique, ou bien l'utilisation de produits hydrophobes. Un premier travail a donc été consacré à la formulation d’enduits en terre, afin d'obtenir une bonne variabilité des valeurs de topographie de surface entre tous les échantillons, tout en gardant leurs propriétés volumiques relativement proches. Ceci a permis de déterminer l'influence de la surface sur les échanges hydrauliques et hygroscopiques. Les résultats obtenus sur ces échantillons à travers les différentes campagnes expérimentales qui ont été menées peuvent être divisés en trois parties. Le comportement de l'eau liquide à la surface de la terre crue a été observé et analysé grâce à un dispositif expérimental de mouillage connecté à une caméra ultra-rapide. L'observation et la compréhension du comportement hydraulique en sous surface des enduits ont été rendues possibles par la méthode de microtomographie aux rayons X. Ensuite, les échanges statiques et dynamiques de vapeur d'eau dans les enduits de terre ont été mesurés par les procédures expérimentales telles que l’essai de « wet-cup », l’essai de sorption/désorption, ou bien encore l’essai de MBV. L'existence d'un film statique de surface s’opposant à la pénétration de la vapeur d'eau, et son lien avec la topographie de surface ont été démontrés. Une dernière campagne a été menée pour évaluer l'efficacité de l'utilisation des produits hydrophobes. De nombreux échantillons ont été réalisés pour obtenir une combinaison entre la topographie de surface, le type de biopolymère ainsi que sa méthode d'application. Des essais d’érosion ont été conduits.