Thèse soutenue

Comportement des éléments traces métalliques dans des terres excavées entreposées en Installation de Stockage de Déchets Inertes : Caractérisation du terme source et évaluation de la pérennité d’un traitement par stabilisation chimique

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Auteur / Autrice : Maxime Brandely
Direction : Rémy Gourdon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Environnement
Date : Soutenance le 30/05/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Chimie (Lyon ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Institut national des sciences appliquées (Lyon ; 1957-....)
Laboratoire : DEEP - Déchets Eaux Environnement Pollutions, EA 7429 (Lyon, INSA) - Déchets Eaux Environnement Pollutions / DEEP
Jury : Président / Présidente : Yves Perrodin
Examinateurs / Examinatrices : Rémy Gourdon, Yves Perrodin, Alexandra Courtin-Nomade, Eric Van Hullebusch, Denise Blanc-Biscarat, Samuel Coussy, Laurent De Windt, Lydie Le Forestier
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexandra Courtin-Nomade, Eric Van Hullebusch

Résumé

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Des bouleversements en matière de gestion des déchets sont attendus dans le sillage de projets producteurs de volume importants de déblais comme le Grand Paris Express (GPE). Selon le code de l’environnement, les terres excavées acquièrent le statut de déchets dès lors qu’elles quittent leur site d’origine. À ce titre, leur évacuation en Installation de Stockage de Déchets est liée à leur potentiel de relargage vis-à-vis de plusieurs paramètres chimiques. Dans le cadre du GPE, des enrichissements naturels en certains Eléments Traces Métalliques (ETM) comme le Molybdène (Mo) ou le Sélénium (Se) ont été constatés dans différentes formations géologiques. Dans cette thèse, la mise en œuvre d’un traitement par stabilisation chimique pour diminuer les fortes mobilités associées est envisagée afin d’obtenir le reclassement en Installations de Stockage de Déchets Inertes de terres excavées naturelles initialement non inertes. La validation d’une telle solution passe par (i) une caractérisation des terres excavées brutes, (ii) la sélection d’un stabilisant et (iii) l’identification des mécanismes d’immobilisation et l’obtention de garantie sur leur efficacité à long terme. Différentes terres excavées, brutes et stabilisées par ajout de fer zéro valent (Fe0), ont été soumises à des lixiviations avec dépendance au pH et à des protocoles de vieillissement accélérés. Les données expérimentales ont été exploitées par modélisation géochimique (PHREEQC) et hydrodispersive respectivement. Ce type de méthodologie, jamais appliquée à des terres naturelles présentant de faibles niveaux de contamination en ETM, a permis de définir la distribution du Mo et du Se au sein des matériaux et d’expliquer les changements de réactivité liés à l’ajout de Fe0. Le modèle géochimique a identifié la complexation à la surface d’(hydr-)oxydes de fer comme mécanisme d’immobilisation prépondérant dans le cas du Mo tandis que des résultats incertains pour le Se suggèrent l’intervention complémentaire d’autres phénomènes. Le vieillissement artificiel des terres a montré une résistance des associations formées après ajout de Fe0 pouvant témoigner de la présence d’autres mécanismes de rétention réputés plus stables. L’efficacité sur le long terme de la stabilisation va principalement dépendre de la spéciation initiale des ETM et des conditions de stockage. Notre travail a permis de faire de la stabilisation chimique une solution crédible pour le traitement de terres naturelles en vue du désengorgement des filières d’évacuation. Il parait toutefois difficile de s’affranchir d’une étude de cas (souvent longue et coûteuse) tant l’efficacité de la stabilisation dépend de nombreux facteurs.