Cette thèse analyse les modalités de fabrication et de mise en oeuvre de la prévention des risques majeurs dans le domaine de l’aménagement. Elle montre que ce qui fait risque n’est jamais donné a priori, mais résulte d’un processus itératif de caractérisation auquel prend part une pluralité d’acteurs. Ainsi, comment les jeux d’acteurs et les confrontations qui s’exercent sur un espace donné renseignent-ils sur l’identification et la définition d’un risque ? A partir d’enquêtes sur la gestion des risques dans le nord-est de l’agglomération lyonnaise, la thèse expose les stratégies de contrôle et de justification employées par des acteurs dominants afin d’asseoir une manière de déterminer et de s’accorder sur un tel construit opérationnel. A cette fin, nous montrons l’existence de trois voies de discussion et d’échange – configurées autour de l’évaluation des aléas, de la production de cartographies opérationnelles et de l’information préventive – et au sein desquelles s’élabore et se stabilise progressivement le contenu associé à un « risque ».