Thèse soutenue

Rôle de peptides antimicrobiens de la famille des « non-specific lipid transfer proteins » dans la symbiose actinorhizienne

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Auteur / Autrice : Mélanie Gasser
Direction : Hasna Boubakri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 22/06/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Écologie Microbienne Lyon
Jury : Président / Présidente : Florence Wisniewski-Dyé
Examinateurs / Examinatrices : Hasna Boubakri, Pierre Frendo, Céline Landon, Sébastien Rigali, Guy Condemine
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Frendo, Céline Landon, Sébastien Rigali

Résumé

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Les plantes actinorhiziennes regroupent 8 familles de plantes appartenant aux ordres des Fagales, Cucurbitales et Rosales réunissant près de 220 espèces. Parmi ces familles, le genre Alnus regroupe 30 espèces dont l’espèce européenne Alnus glutinosa (Aulne glutineux) capable de coloniser les biotopes pauvres en azote grâce à sa capacité à établir des symbioses avec des actinobactéries filamenteuses fixatrices d’azote du genre Frankia. La reconnaissance entre les deux partenaires initie un programme symbiotique au niveau des racines aboutissant à la formation d’un nouvel organe, la nodosité, dédiée aux échanges trophiques. Au sein de cette nodosité, l’actinobactérie fixe l’azote atmosphérique grâce à des cellules différenciées en diazovésicules et fournit ainsi des composés azotés à la plante qui en échange transfère des composés carbonés dérivés de son activité photosynthétique. Les mécanismes moléculaires impliqués sont encore peu connus Malgré cela, des études physiologiques, et transcriptomiques sur des pré-nodules et des nodosités ont permis d’élucider certains mécanismes comme la présence d’une voie de signalisation commune aux symbioses, appelée voie SYM (Symbiotic signalling pathway). En effet, elle est décrite également chez les légumineuses en association avec les rhizobia et chez les plantes en association avec les champignons mycorhiziens. Les données transcriptomiques d’A. glutinosa ont permis d’identifier que parmi les gènes surexprimés dans les étapes précoces de la symbiose, 80% codent des peptides sécrétés. Parmi ces peptides, certains sont qualifiés de peptides antimicrobien (AMPs) qui sont décrit dans la littérature comme jouant un rôle dans l’immunité innée de la plante. Cependant, les AMPs ont aussi été décrits comme jouant un rôle crucial durant la symbiose. En effet, il a déjà été montré que des AMPs de la famille des défensines, produites par A. glutinosa contrôlent le symbiote dans la nodosité. Parmi celles-ci, AgDef5, cible le symbiote au niveau des diazovésicules diazovésicules fixatrices d’azote dans les cellules végétales infectées de la nodosité et permettrait d’améliorer les échanges trophiques entre les deux partenaires. Dans ces données transcriptomiques, des gènes codant une deuxième famille d’AMPs, des « non-specific lipid transfert protein » (nsLTPs), sont également surexprimés. Ces peptides possèdent 4 ponts disulfures qui conduisent à la formation d’une cavité hydrophobe permettant de transférer des lipides. Le rôle biologique des nsLTPs reste très peu connu bien qu’elles interviennent dans de nombreux processus biologiques tels que la résistance au stress, à la reproduction, la formation du tube pollinique, le développement et la germination des graines, la formation de cuticule, les défenses de la plante face à des attaques de pathogènes, ou les symbioses fixatrices d’azote impliquant les légumineuses et les rhizobia. L’un de ces gènes, agltp24, est le plus surexprimé dans les étapes précoces suite à la colonisation par la bactérie symbiotique mais aussi dans la nodosité ce qui suggère un rôle important de cet AMP de la mise en place et dans maintien de la symbiose. Ces travaux de thèse ont pour but d’étudier le rôle des nsLTPs dans la symbiose entre A. glutinosa et la bactérie Frankia alni ACN14a. La première partie avait pour but de localiser AgLTP24 dans les tissus végétaux à différents stades de la symbiose et de déterminer ses effets physiologiques sur le symbiote bactérien Frankia afin d’identifier de possibles fonctions biologique. La deuxième partie de ces travaux s’est focalisée sur la réponse moléculaire du symbiote face à AgLTP24. Plus largement, étant donné que le rôle des nsLTPs dans les symbioses fixatrices d’azote reste encore très peu décrit, l’identification de ces peptides chez des plantes nodulantes et non nodulantes a été menée en vue de déterminer leurs distributions et leurs histoire évolutive au sein des symbioses fixatrices d’azote.