Thèse soutenue

Interfaces cerveau-machines cognitives et neurofeedback pour améliorer la fonction attentionnelle

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Auteur / Autrice : Célia Loriette
Direction : Suliann Ben Hamed
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 08/03/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Institut de sciences cognitives Marc Jeannerod (Lyon ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Pierre Fourneret
Examinateurs / Examinatrices : Suliann Ben Hamed, Claire Wardak, Claire Sergent, Laurent Petit
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Wardak, Claire Sergent

Résumé

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L’attention visuo-spatiale est une fonction majeure que tous nous utilisons quotidiennement. La conduite, la pratique d’activités sportives ou artistiques dépendent de notre capacité à sélectionner des éléments d’intérêt dans l’espace et à nous concentrer dessus. Les troubles de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) sont souvent liés à des difficultés. Afin de les atténuer, des solutions médicamenteuses peuvent être proposées, mais l’amélioration qu’elles procurent est souvent considérée comme insuffisante par les patients, et leurs effets indésirables peuvent être mal tolérés. En parallèle de ces solutions pharmacologiques, des solutions d’entraînement cognitifs ont été développées ayant pour but d’améliorer l’attention de façon non invasive chez les personnes présentant un TDAH. Parmi ces outils, l’un deux connaît un développement majeur depuis ces dernières années : l’entraînement par neurofeedback. Le principe du neurofeedback consiste, après avoir enregistré l’activité cérébrale des patients, à l’utiliser pour donner un feedback à chaque personne entraînée. Souvent, le feedback utilisé est un marqueur de la fonction à entraîner. Par exemple, pour les TDAH, l’électroencéphalographie (EEG) est souvent utilisée pour construire un neurofeedback basé sur l’activité Alpha qui est un marqueur de l’attention (ce sont les oscillations de l’activité cérébrale situées entre 8 et 12 Hz). Cependant, l’information fournie par ce genre de feedback est souvent peu précise car les marqueurs utilisés témoignent souvent de fonctions plus globales que celle ciblées. Néanmoins, ces dernières années, grâce au développent rapide des techniques d’intelligence artificielle, un nouveau type de neurofeedback s’est développé, appelé « neurofeedback décodé » (DecNef). Le principe du DecNef est d'utiliser l’intelligence artificielle pour extraire dans les enregistrements d'activité cérébrale des informations fiables, associées à des fonctions cognitives spécifiques. Ces informations sont ensuite transmises au sujet dans le but de générer des changements ou des améliorations de la fonction ciblée. Cette interaction entre homme et machine est aussi appelée Interfaces Cerveau Machine (ICM). Par exemple, nous pourrions imaginer un algorithme capable de « lire » dans le cerveau d’une personne, et d’estimer où cette personne porte son attention dans l’espace, le tout grâce à des enregistrements cérébraux comme l’EEG ou l’imagerie fonctionnelle. Cela permettrait d’anticiper quand la personne se déconcentre et de la corriger en temps réel. Cette technique de DecNef se montre très prometteuse. Cependant, elle nécessite un algorithme capable de faire des estimations avec une très grande précision afin que le feedback soit le plus informatif possible. Ce travail de thèse se place dans une telle perspective. Les objectifs en sont multiples. Premièrement, nous avons cherché à construire une interface cerveau machine précise, afin de pouvoir estimer la position de l’attention spatiale, chez des participants humains. Cela a été réalisé en utilisant principalement l’imagerie fonctionnelle, avec en préalable la construction d'un algorithme de décodage à haute résolution (Chapitre 1). Puis, dans second travail, nous avons utilisé les outils développés précédemment afin de réaliser un neurofeedback décodé (Chapitre2). Ces travaux ont également permis d’augmenter les connaissances scientifiques dans le domaine de l’attention visuelle. Puis, dans une troisième travail (Chapitre 3), nous avons utilisé les outils de décodages développés sur des données d’EEG, qui permettent d’enregistrer l’activité cérébrale à plus haute résolution temporelle. Après avoir mis en place une méthode de décodage, nous avons utilisé le résultat de notre décodeur afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l’attention spatiale.