Thèse soutenue

Rôle des voies de signalisation à diGMP cyclique dans le cycle infectieux de Legionella pneumophila

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Corentin Jaboulay
Direction : Anne Vianney
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 20/01/2022
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Centre international de recherche en infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Wisniewski-Dyé
Examinateurs / Examinatrices : Anne Vianney, Eric Cascales, Sylvie Chevalier-Laurency, Matteo Bonazzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Eric Cascales, Sylvie Chevalier-Laurency

Résumé

FR  |  
EN

Le di-GMP cyclique (diGMPc) est un messager secondaire bactérien ubiquitaire dont la variation de la concentration intracellulaire peut influencer le style de vie bactérien, modulant la transition d'un style de vie mobile vers un style de vie sessile. Chez certains pathogènes, ce messager secondaire est également impliqué dans la régulation de la virulence. Legionella pneumophila est une bactérie pathogène environnemental des milieux aquatiques qui persistent dans l'environnement en se répliquant au sein d'amibes. L’inhalation par l’Homme d’eau contaminée, vaporisée par les réseaux d’eau anthropisés, peut mener à l’infection des macrophages pulmonaires qui se traduit par une grave pneumonie appelée légionellose. Cette infection de cellules amibiennes et humaines est permise grâce à un arsenal de facteurs de virulence et notamment un système de sécrétion de type 4 (SST4) bipolaire, nommé Dot/Icm, qui permet la translocation de plus de 300 protéines bactériennes appelées effecteurs dans le cytoplasme de la cellule hôte, afin de détourner les processus de l'hôte au profit de la bactérie. Mon travail de thèse vise à démontrer l’implication des voies de signalisation à diGMPc dans le contrôle de la virulence et notamment la sécrétion d'effecteurs par le SST4 Dot/Icm de L. pneumophila. Pour cela nous avons mis au point une technique de suivi de translocation des effecteurs par fluorescence au cours du temps qui nous a permis, dans un premier temps, d'établir que les profils cinétiques de sécrétion des effecteurs sont spécifiques et indépendants du niveau de production de l'effecteur. Ces résultats mettent en évidence l'existence d'une régulation de la fonction de sécrétion du T4SS Dot/Icm lui permettant d'orchestrer l'injection de centaines d'effecteurs dans la cellule hôte. De plus, nous avons démontré que l'activité enzymatique d'une protéine synthétisant du diGMPc, la diguanylate cyclase Lpl0780/ Lpp0809, présente dans les souches Lens et Paris de L. pneumophila est spécifiquement requise pour la régulation fine de la cinétique de sécrétion des effecteurs par le SST4 Dot/Icm. La localisation bipolaire de la protéine, à proximité du SST4, permettrait à la DGC de délivrer du diGMPc agissant de manière directe ou indirecte sur les composants de cette machinerie. Nos résultats suggèrent également qu'une des protéines du SST4, l'ATPase de sécrétion DotB serait capable de lier le diGMPc in vitro. Ces résultats mettent en lumière, pour la première fois, le contrôle d'un SST4 par le second messager diGMPc. L'ensemble de travail contribue à une meilleure compréhension de l’organisation complexe et spécifique des voies de signalisation à diGMPc chez L. pneumophila et leurs liens avec le contrôle de la virulence de cette bactérie, ce qui pourraient permettre d’envisager une lutte plus efficace contre ce pathogène.