Thèse soutenue

Circulation transnationale de l'information et construction de l'événement : mai 68 en Uruguay (1968-1974)

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Auteur / Autrice : Camille Gapenne
Direction : Alvar de La LlosaVania Markarian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études ibériques et latino-américaines
Date : Soutenance le 12/10/2022
Etablissement(s) : Lyon 2 en cotutelle avec Universidad de la República (Montevideo)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres et civilisations étrangères (Lyon, Rhône-Alpes)
Jury : Président / Présidente : Mónica Maronna
Examinateurs / Examinatrices : Pilar González Bernaldo de Quirós, Pablo Alvira
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Merklen, Raúl Caplán

Résumé

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Cette thèse prend comme point de départ le désintérêt pour la réception de Mai 68 en Uruguay, tant chez les observateurs contemporains de l'événement que dans les recherches ultérieures. En général, ce désintérêt est justifié par une supposée absence d'influence des étudiants français sur leurs pairs uruguayens et par une impossible identification entre les contextes des deux pays. En substituant la discussion en termes d'influence par une réflexion sur les constructions narratives de Mai 68 et ses resignifications en Uruguay, nous prétendons contribuer à la compréhension du “68 global” et des long sixties. Sans nier l'existence de phénomènes globaux propres à la période étudiée, nous avons privilégié l'idée d'une “expérience transnationale”, pertinente pour articuler plusieurs échelles géographiques, intégrer d'autres espaces dans la cartographie de la guerre froide culturelle et redonner sa place à la question de la réception de l'information. Afin d'analyser les récits produits sur Mai 68, nous avons considéré conjointement des aspects tels que la structure des réseaux de circulation transnationale de l'information, les caractéristiques des médias nationaux et internationaux, le contexte local et les nouvelles coordonnées de la guerre froide. De cette manière, il a été possible de comprendre comment les représentations de l'événement ont été introduites dans les débats qui avaient lieu en Uruguay et dans la région, parmi lesquels nous pouvons mentionner les “voies de la révolution”, la légitimité du recours à la violence, le rôle des partis politiques et des syndicats, ainsi que l'articulation entre art, militantisme et vie quotidienne. Aussi, afin d'octroyer une dimension diachronique à notre étude, nous avons opté pour un large arc chronologique et délimité différentes sphères de circulation médiatique avec leurs propres acteurs, objectifs, supports et temporalités. En commençant par la presse quotidienne et en passant par l'hebdomadaire Marcha, nous sommes arrivés à l'analyse d'une constellation de revues, de cahiers, de pamphlets et de livres. Cela a conduit à une réflexion sur le concept d'événement, entendu comme une accumulation de représentations médiatisées qui forme un ensemble de significations, changeant au fil du temps et qui requiert d'être historicisé.