Thèse soutenue

Imagerie par résonance magnétique quantitative multiparamétrique du collagène : contributions méthodologiques à l'évaluation de la fibrose myocardique

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Auteur / Autrice : William Alberto Romero Ramírez
Direction : Magalie ViallonPierre Croisille
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Innovation technologique pour le biomédical
Date : Soutenance le 09/12/2022
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CREATIS - Centre de Recherche et d'Application en Traitement de l'Image pour la Santé (Lyon ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Nathan Mewton
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Quesson, Jean-Paul Vallée, Marine Beaumont, Stanislas Rapacchi, Hélène Ratiney
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Quesson, Jean-Paul Vallée

Résumé

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Une augmentation de collagène a pu être observée dans la plupart des maladies cardiovasculaires, à travers l’apparition d’une cicatrice d’infarctus sur le myocarde ou le développement d’une fibrose avant ou après le remodelage cardiaque (un changement structurel du tissu cardiaque). Par conséquent, le collagène semble être un biomarqueur très utile pour obtenir des informations sur le développement des maladies cardiaques. La technique standard d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) pour évaluer la présence de fibrose myocardique est actuellement le T1 mapping. Néanmoins, même si l’imagerie T1 est une technique non-invasive, il est souvent nécessaire d’avoir recourt à un agent de contraste pour pouvoir rendre davantage visible le tissus fibrotique afin d’effectuer un diagnostique clinique, ce qui entraîne des effets secondaires bien documentés. Par ailleurs, le T1 mapping génère une mesure de volume extracellulaire (ECV), ce qui ne permet pas de quantifier précisément le collagène. Des études précédentes ont montré qu’il était possible d’obtenir (sur des petits animaux) une imagerie quantitative du collagène dans le myocarde sans utiliser d’agent de contraste, en ayant recourt à des séquences d’imagerie TE ultra court (Ultra-short echo time) pour des composants avec un T2* court comme le collagène. De plus, des expériences in vitro ont été effectuées pour valider un modèle à deux composantes avec un terme d’oscillation pour des composants à T2* court, en raison de la fréquence de résonance du collagène à 7T et 3T. Ces études révèlent une quantification de T2* court juste sur des solutions hydrolysées avec des concentrations de collagène supérieures à 10\%. Cette thèse présente les fondements méthodologiques pour une imagerie quantitative de composants du collagène en vue d’une application clinique pour évaluer la fibrose du myocarde. Des expériences in vitro ont été réalisées sur des matrices fibrillaires de collagène/gélatine pour identifier les conditions requises pour mesurer le T2* court du collagène. Lorsque la concentration de collagène est inférieure à 10%, la séquence d’écho UTE gradient ne permet pas de saisir le T2* court des composants de collagène, ce qui conduit à une interprétation erronée des paramètres via les méthodes numériques d’ajustement de courbes. Les résultats de ces expériences in vitro confirment qu’une mesure fiable du collagène sur un scanner clinique (3T) en détectant le T2* court est limitée par un ensemble de contraintes telles que la concentration de collagène et le rapport signal sur bruit (SNR), ce qui peut difficilement être obtenu par des scans in vivo. Néanmoins, le T2* court n’est pas la seule mesure quantitative de résonance magnétique pour différentier les dépôts de collagène des tissus sains dans le myocarde. Des expériences d’imagerie ont été réalisées pour évaluer la faisabilité de paramètres IRM tels que la susceptibilité magnétique, la diffusion et la relaxation de T1rho pour pouvoir obtenir un contraste spécifique à différentes concentrations de collagène. Les résultats prouvent que le coefficient de diffusion apparent (ADC) est le paramètre qui permet la différentiation la plus précise des concentrations de collagène dans les solutions hydrolysées. Une approche multi-paramétrique permet de définir une signature IRM fondée sur la susceptibilité magnétique, la diffusion et les paramètres T1rho qui pourraient être utiles pour identifier différents clusters liés à différents types de fibrose (diffuse, réactive, infiltrative, focale). Une approche multi-paramétrique offrirait donc une meilleure compréhension des biomarqueurs IRM dans l’évaluation de la fibrose myocardique, et en particulier de la quantification du collagène dans le tissu cardiaque.