Etude fondamentale et appliquée du système de régulation de la compétence de Legionella pneumophila
Auteur / Autrice : | Kévin Picq |
Direction : | Laetitia Attaiech |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Microbiologie moléculaire |
Date : | Soutenance le 09/12/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation (Lyon ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....) |
Jury : | Président / Présidente : Patricia Doublet |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Galinier, Ákos Kovács, Jan-Willem Veening | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Galinier, Ákos Kovács, Jan-Willem Veening |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La transformation naturelle est un mécanisme de transfert horizontal de gène permettant aux bactéries de capturer, internaliser, et intégrer de l’ADN exogène à leur chromosome par un processus de recombinaison homologue. Malgré les potentiels bénéfices à être transformable, constamment intégrer des séquences d’ADN aléatoire peut aussi être délétère. Ainsi, la transformation naturelle est un mécanisme hautement régulé, qui n’est possible que lorsque les bactéries entrent dans un état physiologique particulier appelé compétence. La forte conservation des protéines impliquées dans la transformation a conduit à la formulation de trois hypothèses pour expliquer la raison d’être de ce mécanisme : « l’ADN pour la nutrition », « l’ADN pour la réparation » et « l’ADN pour l’évolution ». Récemment, une quatrième hypothèse a émergé : la transformation naturelle permettrait aux bactéries de nettoyer leur génome d’Elements Génétique Mobiles (MGE) parasites. Cette dernière hypothèse est soutenue par le fait que beaucoup de ces MGEs altèrent le phénomène de transformation naturelle par divers mécanismes. Pendant ma thèse, j’ai participé à l’étude d’un mécanisme par lequel un MGE détourne le système de régulation de la compétence de Legionella pneumophila pour réprimer la transformation (Durieux, Ginevra et al., PNAS 2019). A l’inverse de la transformation naturelle qui est un processus très conservé, les mécanismes de régulation de la compétence sont très divers et même spécifiques d’une espèce. L. pneumophila est particulièrement originale : bien que tous les autres mécanismes de régulation de la compétence connus impliquent un activateur central pour réguler les gènes de la transformation, L. pneumophila utilise un système de régulation post-transcriptionnelle composé de RocR, un petit ARN non codant, et RocC, une protéine chaperonne. Au cours de ma thèse, j’ai d’abord essayé de développer un outil biosynthétique basé sur ce système RocC/RocR. L’idée est de modifier RocR pour reconnaitre l’ARNm de n’importe quel gène d’intérêt pour exercer une répression post-transcriptionnelle de ce gène. Les résultats sont présentés sous la forme d’un article qui pourra potentiellement être publié dans le futur (Kévin Picq et al., “Development of a biosynthetic tool for post-transcriptional repression in bacteria”). J’ai également étudié une autre protéine impliquée dans la régulation de la compétence chez L. pneumophila : ComR. En utilisant des approches de génétique et biochimie, nous avons montré que cette protéine est essentielle au système RocC/RocR, parce qu’elle stabilise RocR et potentiellement RocC. Ensuite, par des approches globales de transcriptomique et protéomique, nous avons montré que ComR est une protéine régulant l’expression de plus de 150 gènes impliqués dans de multiple fonctions cellulaire. Ces résultats suggèrent que chez L. pneumophila, la compétence a une fonction plus large que la simple régulation de la transformation naturelle. Ces résultats sont présentés dans un article proche de la soumission (Kévin Picq et al., “Regulation of competence in Legionella pneumophila”).