Thèse soutenue

Mécanismes d'inflammation pulmonaire et de lésions tissulaires en réponse à l'exposition aux particules fines dérivées de la pollution atmosphérique

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Auteur / Autrice : Tanguy Demeautis
Direction : Abderrazzak Bentaher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiopathologie – Biologie moléculaire
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre pour l'Innovation en Cancérologie de Lyon (2003-....)
Jury : Président / Présidente : Patrick Rairoux
Examinateurs / Examinatrices : Armelle Baeza-Squiban, Mathilde Body, Christelle Monteil, Christian George
Rapporteurs / Rapporteuses : Armelle Baeza-Squiban, Mathilde Body, Christelle Monteil

Résumé

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La pollution de l'air extérieur est un problème majeur de santé environnementale qui affecte les populations des pays développés et celles des pays en développement. Récemment, les aérosols organiques secondaires (SOA) ont été identifiés comme un composant majeur des particules fines. Cependant, le rôle pathogène des SOA est encore mal compris. Des études de culture cellulaire ont révélé un rôle des SOA dans le stress oxydatif cellulaire, la toxicité et l'inflammation et seules quelques études ont été réalisés sur des modèles animaux, dans un contexte d'exposition à court terme au SOA. Dans ce travail, notre objectif est de caractériser la réponse inflammatoire pulmonaire et d’évaluer les lésions tissulaires induite par une exposition chronique à des SOA. Des souris ont été exposées de manière chronique pendant un et deux mois à un mélange de quatre principaux sous-produits de naphtalène constituant les SOA dérivé du naphtalène. Nous montrons que l'exposition chronique au SOA a entraîné une perte de poids et une inflammation et une destruction des tissus des poumons. Les analyses histologiques ont révélé un élargissement de l'espace aérien pulmonaire associée à un recrutement massif de cellules inflammatoires prédominé par les macrophages. En association à cet afflux de cellules, nos résultats ont révélé des changements de concentration protéiques d'une panoplie de médiateurs inflammatoires en réponse aux SOA. Focalisant sur TNF-α et l'IL-6, nous avons observé que l'expression de leurs gènes a été altérée. Ce résultat a d’ailleurs été largement documenté pour jouer un rôle dans les pathologies inflammatoires pulmonaires chroniques. De plus, notre étude indique une activité protéolytique accrue des métalloprotéinases matricielles suggérant leur contribution aux lésions tissulaires du poumon. Nous avons également utilisé un modèle d'exposition de culture cellulaire utilisant des lignées de macrophages et de cellules épithéliales alvéolaires murins. Ces études ont confirmé nos observations obtenues in vivo. Il s'agit là de la première étude in vivo qui rapporte que l'exposition chronique au SOA entraîne une inflammation et des lésions tissulaires pulmonaires. Ainsi, nous espérons que les données générées de ce travail ouvriront la voie à de nouvelles études pour qu’on puisse améliorer notre compréhension des mécanismes pathogéniques sous-jacents des SOA et éventuellement aider dans la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques contre les lésions pulmonaires médiées par ces polluants.