Thèse soutenue

Le récepteur CysLT1R plaquettaire, une nouvelle cible thérapeutique pour la prévention des métastases osseuses du cancer du sein

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Auteur / Autrice : Lou Saier
Direction : Olivier Peyruchaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Cancérologie
Date : Soutenance le 18/10/2022
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Physiopathologie, Diagnostic et Traitements des Maladies Osseuses (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Ulrich Valcourt
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Peyruchaud, Martine Cohen-Solal, Catherine Alix-Panabieres, Pierre Mangin
Rapporteur / Rapporteuse : Martine Cohen-Solal, Catherine Alix-Panabieres, Pierre Mangin

Résumé

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Si le cancer du sein non invasif présente une faible mortalité, le stade métastatique reste dans la majorité des cas incurable. Les plaquettes sanguines sont connues pour contribuer à la progression tumorale et représentent une cible d’intérêt afin de prévenir les métastases. Cependant, l’utilisation de thérapies antiplaquettaires est fortement limitée par la fonction primordiale des plaquettes dans l’hémostase et le risque accrue d’hémorragies. Dans ce contexte, un test de criblage à haut-débit sur 1280 molécules déjà sur le marché a permis d’identifier que le blocage du récepteur CysLT1R plaquettaire par le zafirlukast et le montelukast, des anti-asthmatiques, inhibe spécifiquement l’activité protumorale des plaquettes. CysLT1R est l’un des deux principaux récepteurs des leucotriènes cystéinés (CysLT) qui sont des lipides bioactifs pro-inflammatoires. La contribution des CysLT dans la progression tumorale a été largement décrite dans la littérature. Néanmoins, leur rôle dans le dialogue délétère entre les plaquettes et les cellules tumorales n’avait pas encore été adressé. De précédentes études au laboratoire, à partir de deux modèles murins de métastases du cancer du sein, ont montré que le zafirlukast prévient la dissémination métastatique à l’os et aux poumons. A partir d’un modèle de cellules humaines du cancer du sein ostéotropiques, les MDA-B02, et de plaquettes humaines, nos résultats indiquent que les CysLT tumoraux modulent, via le CysLT1R plaquettaire et de manière P2Y12 dépendante, l’agrégation plaquettaire induite par les cellules tumorales, un processus connu pour contribuer au développement de métastases. Le blocage du CysLT1R plaquettaire par le zafirlukast prévient in vitro la survie, la migration et l’invasion des cellules MDA-B02 induite par les plaquettes. Cet effet est spécifique de CysLT1R étant donné l’absence d’effet du blocage de CysLT2R. Le zafirlukast n’affecte pas l’agrégation plaquettaire in vitro, ni la coagulation chez la souris, confirmant que cette drogue n’affecte pas les fonctions physiologiques des plaquettes. De plus, nous avons montré que les CysLT peuvent contribuer à l’ostéoclastogenèse, suggérant un rôle dans la formation de la niche métastatique à l’os. Enfin, nous avons pu mettre en évidence que les MDA-B02 produisent des CysLT par un mécanisme impliquant les glutathions S-transférases microsomales (MGST1/2/3) en l’absence de l’enzyme canonique, LTC4S. Ces résultats suggèrent ainsi que le récepteur CysLT1R plaquettaire représente une nouvelle cible thérapeutique pour prévenir les métastases osseuses du cancer du sein.