Approximation de flots géométriques : des méthodes de champ de phase aux réseaux de neurones
Auteur / Autrice : | Garry Terii |
Direction : | Simon Masnou, Elie Bretin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mathématiques |
Date : | Soutenance le 23/09/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale InfoMaths (Lyon ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Camille Jordan (Rhône ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Perrier |
Examinateurs / Examinatrices : Simon Masnou, Elie Bretin, Antonin Chambolle, Emmanuel Maitre, Laurence Cherfils, Frédéric Lagoutière, Flore Nabet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Antonin Chambolle, Emmanuel Maitre |
Résumé
La première partie porte sur l'approximation champ de phase du flot de diffusion de surface par des modèles de type Cahn-Hilliard, l'objectif étant de proposer un modèle suffisamment robuste pour la simulation de phénomènes de mouillage sur un support solide rugueux. Dans le cas biphasique, nous avons introduit un nouveau modèle à deux mobilités dégénérées, variationnel et dont l'analyse asymptotique montre qu'il a une précision d'ordre 2, c'est-à-dire un ordre de plus que les modèles proposés jusqu'ici. A travers différentes expériences numériques, nous montrons que ce gain réduit alors de manière drastique les pertes de volume observées avec les modèles classiques et permet d'approcher efficacement l'évolution par diffusion de surface d'une structure fine.Afin de mieux prendre en compte la rugosité du support dans une configuration solide-liquide-vapeur, nous avons étendu notre nouveau modèle au cas multiphasique en introduisant des coefficients de mobilité associés à chacune des phases afin de pouvoir modéliser le caractère statique du solide. Nous avons utilisé une métrique variationnelle qui ouvre la voie à des schémas numériques simples, robustes, efficaces et inconditionnellement stables en pratique. De nombreuses expériences numériques (en 2D et 3D) concluent ce travail en montrant l'avantage de notre approche par rapport aux modèles pré-existants. Dans la seconde partie du manuscrit, nous introduisons de nouvelles méthodes numériques efficaces basées sur les réseaux de neurones pour l'approximation de certains flots géométriques. Nous nous intéressons d'abord au flot par courbure moyenne d'interfaces orientées ou non orientables. Pour approcher le semi-groupe discret associé au flot, nous proposons de nouveaux réseaux constitués de neurones de réaction ou de diffusion dont l'architecture est inspirée par les schémas de splitting de l'équation d'Allen-Cahn. Nous montrons avec plusieurs exemples numériques que les réseaux entraînés sur un jeu de données très simples et régulières sont capables de traiter correctement le flot de surfaces orientables ou non orientables plus complexes, même en présence de singularités. Cela montre une capacité surprenante de généralisation des réseaux entraînés. Par ailleurs, nous démontrons sur différentes applications, et notamment les problèmes de Steiner ou de Plateau, que nos réseaux entraînés sont suffisamment robustes pour pouvoir être couplés à des contraintes supplémentaires (volume, inclusion-exclusion, multiphase). Nous proposons ensuite d'utiliser la même démarche pour approcher le flot de Willmore. Nous construisons de nouveaux réseaux en nous inspirant des schémas de convolution-seuillage de type Bence-Merriman-Osher utilisés pour approcher ce flot. Le travail n'est pas encore complètement abouti mais les premiers résultats obtenus permettent de se convaincre de la pertinence de la démarche. Nous abordons en dernier lieu la question de l'approximation du mouvement par courbure moyenne anisotrope par des réseaux de neurones et l'identification des anisotropies. Pour une anisotropie donnée, nous entraînons nos réseaux sur les formes de Wulff associées. Les premiers résultats numériques montrent tout le potentiel de cette approche dans le cas des anisotropies convexes régulières, que ce soit pour des interfaces orientées ou non orientables. Le cas d'une anisotropie cristalline montre la difficulté qu'a un réseau entraîné à bien gérer une direction n'apparaissant pas du tout dans la base d'entraînement. L'application la plus marquante de cette partie concerne l'identification d'anisotropie : on entraîne un réseau sur une base de formes de Wullf associées à une anisotropie régulière (même non convexe). À partir d'un noyau de convolution appris par le réseau, on utilise une formule de reconstruction pour récupérer l'anisotropie. Le potentiel applicatif de cette approche est considérable.