Analyse structurelle et fonctionnelle par tomographie muonique d'un haut fourneau
Auteur / Autrice : | Amélie Cohu |
Direction : | Jacques-Emmanuel Marteau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 07/09/2022 |
Etablissement(s) : | Lyon 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Physique et Astrophysique de Lyon (Lyon ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon |
Jury : | Président / Présidente : Corinne Augier |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques-Emmanuel Marteau, Andrea Giammancco, Alessandra Tonazzo, Olivier Drapier, Marina Rosas-Carbajal | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Andrea Giammancco, Alessandra Tonazzo |
Mots clés
Résumé
Le haut fourneau (HF) est l’outil fondamental utilisé pour la fabrication de la fonte. Du fait de la difficulté d’accès à des mesures directes des phénomènes au sein de celui-ci, nous avons cherché à déterminer la répartition de la densité de son volume interne dans l’espoir d’améliorer un maximum sa productivité. Pour cela, nous utilisons la tomographie par muons aussi appelée muographie. C’est une technique d’imagerie basée sur l’absorption différentielle d’un ŕux de particules incidentes, les muons, par la cible étudiée, à l’instar de l’imagerie clinique par rayons X. Les muons sont des particules élémentaires qui ont la propriété de traverser des matériaux denses, jusqu’à plusieurs mètres de distance (2 m d’acier pour un muon de 3 GeV). Leur absorption relative permet de générer des images de répartition de densité d’un objet en suivant le nombre de muons reçus par un détecteur, avant et après avoir traversé une structure. La direction incidente des muons détectés est reconstruite au moyen d’un détecteur composé de 3 panneaux de scintillateurs [164], [154] que nous avons déplacé sur 3 positions autour du HF. Grâce à cette technique, nous avons obtenu une image 3D de la structure in-terne d’un HF en utilisant un algorithme de résolution du problème inverse par méthode de Monte Carlo à chaînes de Markov (MCMC) sur des données de ŕux de muons. Nous avons aussi pu réaliser un suivi temporel du HF et de certains de ses paramètres de fonctionne-ment. Nous avons distingué la position et la forme de la zone de fusion, élément clef de la productivité d’un fourneau. De cette manière, nous avons pu valider ce concept de mesure innovant dans l’application à un HF et ouvert le champ à une série d’expériences futures pour gagner en résolution à la fois spatiale et temporelle. Ces améliorations passent également par une meilleure connaissance du ŕux des muons incidents sur leur cible. Nous avons utilisé le logiciel de simulation CORSIKA [124], un modèle d’interaction nucléo-hadronique piloté par Monte Carlo, pour étudier les effets de nombreux paramètres sur le ŕux des muons, tels que les conditions atmosphériques (pression, température), le champ géomagnétique, l’altitude du détecteur etc. Nous avons qualiőé ces développements en comparant les résultats à des modèles analytiques couramment utilisés et à des mesures en laboratoire. En appliquant ces ŕux à la reconstruction 3D du HF, nous avons étudié l’impact du ŕux d’entrée dans l’estimation de l’opacité (quantité de matière traversée le long d’une trajectoire). Les premiers résultats numé-riques suggèrent que l’estimation de l’opacité est fortement affectée par le choix du modèle de ŕux dans les directions proches de l’horizontale et en particulier pour les cibles à faible opacité.