Thèse soutenue

Exploitation des réactions à la contre électrode pour la détection électrochimique et l’imagerie

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Auteur / Autrice : Qiao Liu
Direction : Alain WalcariusLiang Liu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance le 19/12/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale C2MP - Chimie mécanique matériaux physique (Lorraine ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Chimie Physique et Microbiologie pour les Matériaux et l’Environnement (Nancy)
Jury : Président / Présidente : José-Paulo Pinheiro
Examinateurs / Examinatrices : Alain Walcarius, Luigi Falciola, Sophie Griveau, Jean-Francois Lemineur, Caroline Bonnet
Rapporteurs / Rapporteuses : Luigi Falciola, Sophie Griveau

Mots clés

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Résumé

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L'objectif principal de cette thèse est de proposer de nouvelles approches électroanalytiques basées sur l'exploitation des réactions à la contre-électrode (EC) au lieu de celles ayant lieu à la surface de l'électrode de travail (WE). Notre étude se concentre sur deux processus distincts à la CE : l'un exploitant le dépôt métallique à la CE pour l'analyse par redissolution anodique d'espèces habituellement impossible à détecter à la WE par cette méthode, et l'autre exploitant le caractère électrochrome de la CE pour la cartographie de la réactivité électrochimique de la WE via des changements optiques locaux sur la CE. Dans une première partie, nous proposons une nouvelle approche et démontrons son aptitude à pouvoir réaliser une analyse par préconcentration et redissolution électrochimique d'analytes cibles qui ne peuvent pas se déposer ou s'adsorber sur une WE, en exploitant le signal obtenu indirectement à la CE. Contrairement aux CE à grande surface habituellement utilisée pour les mesures électrochimiques classiques, une électrode de petite taille est choisie ici comme CE pour exploiter délibérément l'effet de polarisation. Le concept implique l'usage de deux compartiments, l'un comportant une électrode de travail (WE1) et l'électrode de référence associée (RE1) ainsi qu'un analyte modèle (ferrocènedimethanol, Fc(MeOH)₂), et l'autre comportant la contre-électrode associée à ce circuit (CE1) et une solution de Cu²⁺. Les deux demi-cellules sont reliées entre elles par un « pont » conducteur. Le principe de la mesure est le suivant. L'oxydation de Fc(MeOH)₂ à la WE1 conduit à la réduction simultanée de Cu²⁺ et le dépôt de Cu métallique sur CE1. La quantité de Cu formé sur CE1 est directement liée à la quantité de charge correspondant à l'oxydation de Fc(MeOH)₂ sur WE1, qui est elle-même dépendante de la concentration de Fc(MeOH)₂. Ainsi, en mesurant la quantité de Cu déposée, par redissolution anodique (en utilisant WE2 = CE1) dans une seconde cellule constituée d'un système traditionnel à trois électrodes contenant uniquement une solution électrolytique, on peut indirectement avoir accès à la concentration de l'analyte cible dans la première cellule. L'effet de différents paramètres expérimentaux (potentiel et temps d'électro-dépôt, concentration de Fc(MeOH)₂) et de Cu²⁺, nature du « pont ») a été systématiquement étudié afin de définir les conditions optimales de la méthode. Dans une seconde partie, nous nous intéressons à la compréhension de la réactivité électrochimique de surface à l'échelle locale, qui est cruciale pour la conception des électrodes et leurs applications au sein de dispositifs. Pour ce faire, nous proposons de cartographier optiquement la réactivité électrochimique locale des surfaces non pas en « regardant » l'électrode de travail (WE), mais en mesurant le changement optique de la contre-électrode (CE). Le concept est basé sur une CE constituée d'un matériau à propriété électrochrome (WO₃, connu pour changer de couleur lors d'un transfert d'électrons accompagné par l'intercalation d'ions neutralisateurs). Le principe de la mesure implique de positionner la CE électrochrome toute proche d'une WE constituée d'un réseau de microélectrodes et de les faire fonctionner en tant que système à deux électrodes dans l'eau pure. Dans ces conditions, lorsque l'eau est oxydée localement sur la WE, le WO₃ est réduit de manière correspondante sur la CE. L'usage d'un microscope optique avec une caméra permet d'enregistrer le changement de couleur de la CE (qui peut être capturé dynamiquement sous forme de vidéo) tout en appliquant un potentiel approprié à la WE. Les résultats montrent que l'absorption optique de la CE diminue localement à des positions correspondant à la zone active de la WE. L'étude des différents paramètres influençant la réponse du dispositif indique que la meilleure résolution peut être obtenue en ajustant la distance, le temps et la tension entre WE et CE.