Immunorégulation de la maladie du Greffon contre l’Hôte (GVH) par les cellules souches mésenchymateuses de la gelée de Wharton : études in vitro et in vivo sur un modèle de GVH chez la souris NSG
Auteur / Autrice : | Cécile Pochon |
Direction : | Marie-Thérèse Rubio, Maud D’Aveni-Piney |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 14/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ingénierie moléculaire et physiopathologie articulaire (Vandœuvre-lès-Nancy) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Hugues Dalle |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Thérèse Rubio, Maud D’Aveni-Piney, Frédéric Baron, Jérôme Larghero, Natalia de Isla | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Hugues Dalle, Frédéric Baron |
Mots clés
Résumé
Les Cellules Souches Mésenchymateuses de gelée de Wharton (CSM-GW) sont des cellules stromales pluripotentes issues de cordons ombilicaux. Dans notre étude, les CSM-GW produites à grade clinique au CHRU de Nancy ont un potentiel anti-prolifératif d’intensité variable selon le cordon source sur les lymphocytes T (LT). La pré-incubation des CSM-GW par IFN-γ (CSM-GW-IFN) pendant 48h augmente leur potentiel anti-prolifératif in vitro. Nous montrons que cet effet est lié à l’augmentation de l’activité de l’indoleamine2,3-dioxygénase (IDO) des CSM-GW-IFN. Nous avons également observé que, indépendamment de l’activation par IFN et d’IDO, les CSM-GW sont capables de transférer du matériel mitochondrial vers les LT activés. Ce transfert est contact dépendant, tout comme l’action immunosuppressive des CSM-GW. Après transfert mitochondrial, les LT activés ayant reçu des mitochondries prolifèrent significativement moins que ceux n’ayant pas reçu de mitochondries. L’inhibition d’IDO restaure la capacité proliférative des LT, qu’ils aient ou non reçu des mitochondries. L’analyse des voies métaboliques des LT activés en présence de CSM-GW, a révélé une modulation du métabolisme des LT caractérisée par une diminution de la glycolyse aérobie et une augmentation de la phosphorylation oxydative, phénomène reversé par l’inhibition d’IDO. Nous avons enfin montré dans un modèle murin de maladie du greffon contre l’hôte (GVH), que 3 injections de CSM-GW-IFN séquentielles (J7, J14 et J21 post-greffe) permettaient de réduire les signes cliniques et histologiques de GVH et d’augmenter la survie des souris. Cet effet protecteur vis-à-vis de la GVH n’était pas lié à une prolifération moindre des lymphocytes T dans le sang, ni à l’induction de T régulateurs. Les études de « homing » des CSM-GW ont permis de les détecter dans les poumons et à moindre taux dans la peau 24H après l’administration puis elles deviennent indétectables. Leur contact avec les lymphocytes T est néanmoins transitoirement possible dans ces organes après chaque administration. Au total, nos résultats suggèrent que les CSM-GW-IFN inhibent l’activation des LT via des mécanismes complémentaires impliquant la production d’IDO et le transfert de mitochondries qui vont moduler le métabolisme des LT activés. Les résultats de l’étude préclinique nous ont conduit au développement d’une étude clinique de phase I d’injections de CSM-GW en prévention de la GVH chez l’homme.