Téléopération du corps entier de Robots Humanoïdes
Auteur / Autrice : | Luigi Penco |
Direction : | Jean-Baptiste Mouret, Serena Ivaldi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Informatique |
Date : | Soutenance le 07/06/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale IAEM Lorraine - Informatique, Automatique, Électronique - Électrotechnique, Mathématiques de Lorraine (1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications |
Jury : | Président / Présidente : Paolo Robuffo Giordano |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Baptiste Mouret, Serena Ivaldi, Dongheui Lee, Olivier Stasse, Jerry Pratt | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dongheui Lee, Olivier Stasse |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise à étudier des systèmes et des outils pour la télé-opération d'un robot humanoïde. La téléopération de robots est cruciale pour envoyer et contrôler les robots dans des environnements dangereux ou inaccessibles pour les humains (par exemple, des scénarios d'intervention en cas de catastrophe, des environnements contaminés ou des sites extraterrestres). Le terme télé-opération désigne le plus souvent le contrôle direct et continu d'un robot. Dans ce cas, l'opérateur humain guide le mouvement du robot avec son propre mouvement physique ou via un dispositif de contrôle. L'un des principaux défis est de contrôler le robot de manière à garantir son équilibre dynamique tout en essayant de suivre les références humaines. De plus, l'opérateur humain a besoin d'un retour d'information sur l'état du robot et de son site via des capteurs à distance afin d'appréhender la situation ou de se sentir physiquement présent sur le site, produisant des comportements de robot efficaces. Des complications surviennent lorsque le réseau de communication n'est pas idéal. Dans ce cas, les commandes de l'homme au robot ainsi que la rétroaction du robot à l'homme peuvent être retardées. Ces délais peuvent être très gênants pour l'opérateur humain, qui ne peut pas télé-opérer efficacement son avatar robotique. Un autre point crucial à considérer lors de la mise en place d'un système de télé-opération est le grand nombre de paramètres qui doivent être réglés pour contrôler efficacement les robots télé-opérés. Des approches d'apprentissage automatique et des optimiseurs stochastiques peuvent être utilisés pour automatiser l'apprentissage de certains paramètres. Dans cette thèse, nous avons proposé un système de télé-opération qui a été testé sur le robot humanoïde iCub. Nous avons utilisé une combinaison de capture de mouvement basée sur la technologie inertielle comme périphérique de contrôle pour l'humanoïde et un casque de réalité virtuelle connecté aux caméras du robot pour obtenir un retour visuel. Nous avons d'abord traduit les mouvements humains en mouvements robotiques équivalents en développant une approche de retargeting de mouvement qui atteint la ressemblance humaine tout en essayant d'assurer la faisabilité du mouvement transféré. Nous avons ensuite implémenté un contrôleur du corps entier pour permettre au robot de suivre le mouvement humain reciblé. Le contrôleur a ensuite été optimisé en simulation pour obtenir un bon suivi des mouvements de référence du corps entier, en recourant à un optimiseur stochastique multi-objectifs, ce qui nous a permis de trouver des solutions robustes fonctionnant sur le robot réel en quelques essais. Pour télé-opérer les mouvements de marche, nous avons implémenté un mode de télé-opération de niveau supérieur dans lequel l'utilisateur peut utiliser un joystick pour envoyer des commandes de référence au robot. Nous avons intégré ce paramètre dans le système de télé-opération, ce qui permet à l'utilisateur de basculer entre les deux modes différents. Un problème majeur empêchant le déploiement de tels systèmes dans des applications réelles est la présence de retards de communication entre l'entrée humaine et le retour du robot : même quelques centaines de millisecondes de retard peuvent irrémédiablement perturber l'opérateur, encore plus quelques secondes. Pour surmonter ces retards, nous avons introduit un système dans lequel un robot humanoïde exécute des commandes avant de les recevoir, de sorte que le retour visuel semble être synchronisé avec l'opérateur, alors que le robot exécutait les commandes dans le passé. Pour ce faire, le robot prédit en permanence les commandes futures en interrogeant un modèle d'apprentissage automatique formé sur les trajectoires passées et conditionné aux dernières commandes reçues.