Thèse soutenue

Influence de paramètres physiques de nanotubes de carbone multi-parois sur leurs propriétés toxicologiques dans un modèle de cellules épithéliales bronchiques : rapprochement avec les effets pulmonaires chez le rat

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Auteur / Autrice : Hélène Barthel
Direction : Athanase VisvikisCarole Seidel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 24/03/2022
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioSE - Biologie, Santé, Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ingénierie moléculaire et physiopathologie articulaire (Vandœuvre-lès-Nancy)
Jury : Président / Présidente : Thierry Oster
Examinateurs / Examinatrices : Athanase Visvikis, Carole Seidel, Jérémie Pourchez, Armelle Baeza-Squiban, Ghislaine Lacroix
Rapporteurs / Rapporteuses : Jérémie Pourchez, Armelle Baeza-Squiban

Résumé

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À l'ère des nanotechnologies, l'utilisation des nanotubes de carbone multi-parois (MWCNT) s'accroît. L'exposition par inhalation des salariés lors de leur production, utilisation ou manipulation soulève des inquiétudes quant à leurs effets nocifs pour la santé. Les propriétés physico-chimiques de ces matériaux, ainsi que leur biopersistance interpellent quant à leurs effets toxiques. En raison de leurs caractéristiques physiques, ils peuvent aisément atteindre les voies respiratoires profondes et se déposer au niveau de l'épithélium pulmonaire. Cette thèse avait pour objectif d'évaluer l'influence du diamètre et de la longueur des MWCNT sur leurs effets toxiques.Dans une première approche, un modèle expérimental in vitro basé sur une exposition de cellules épithéliales bronchiques humaines (BEAS-2B) a été mis en place. Ainsi, les cellules ont été traitées pendant 6 semaines consécutives avec deux MWCNT (0,125 à 1 µg/cm²) ayant des caractéristiques physiques différentes : NM-403 (court et fin) et Mitsui-7 (long et épais). À la fin des 6 semaines, les cellules ont été maintenues en culture pendant 4 semaines supplémentaires sans traitement afin d'évaluer la réversibilité des effets. Dès la première semaine de traitement avec les MWCNT, une augmentation des mitoses anormales a été observée. De plus, un test de génotoxicité a mis en évidence une augmentation du nombre de cellules possédant un micronoyau. Quatre à six semaines de traitement ont été nécessaires pour induire des changements de la morphologie des cellules, suggérant une conversion de l'état épithélial à l'état mésenchymateux. Cette transition a été confirmée par une diminution de l'expression de deux marqueurs épithéliaux, la E-cadhérine et la Claudine-1, et une expression accrue des marqueurs mésenchymateux N-cadhérine, Vimentine et Fibronectine. Après 4 semaines sans traitement, il a été observé que la transition épithélio-mésenchymateuse précédemment induite était en partie réversible et que le degré de réversibilité était dépendant du MWCNT.Dans une deuxième approche, la toxicité induite par les MWCNT a été évaluée chez des rats de génotype normal (WT) et hétérozygotes pour p53 (OGM). Suite à une instillation intratrachéale par semaine pendant 4 semaines consécutives de Mitsui-7 ou de NM-403, deux groupes ont été mis à mort : le premier 3 jours et le deuxième 8 mois après la dernière instillation. À 3 jours post-exposition une inflammation pulmonaire aiguë a été observée avec les deux MWCNT et comparable entre les 2 génotypes. De manière intéressante, l'inflammation a été persistante 8 mois après exposition au NM-403, alors qu'elle a été résorbée dans le groupe traité avec le Mitsui-7, de manière indépendante du génotype. Les analyses histopathologiques n'ont pas mis en évidence de développement de fibrose interstitielle typique. Cependant, ces analyses ont révélé un dépôt de collagène ainsi que la formation de granulomes 8 mois après exposition au Mitsui-7 et au NM-403. De manière intéressante, alors que le génotype n'a pas influencé les effets induit par l'exposition au Mitsui-7, le NM-403 a induit des effets plus prononcés chez les rats OGM.